New York (awp/afp) - Le groupe américain 3M a annoncé lundi la validation par un juge de l'accord conclu en juin 2023 pour mettre fin à des poursuites engagées par plusieurs réseaux publics de distribution d'eau potable pour contamination par les PFAS, composants chimiques notamment utilisés dans les emballages et les revêtements imperméables.

Cet accord prévoit que le groupe va verser jusqu'à 12,5 milliards de dollars avant impôts sur plus de treize ans, avec des échéances annuelles allant de 2,9 milliards en 2024 à 200 millions sur chacune des trois dernières années (2034, 2035 et 2036), selon un communiqué de 3M.

L'argent doit servir à financer des technologies de traitement des eaux là où elles ont été testées positives aux PFAS, surnommés "polluants éternels", par le passé ou à l'avenir. Il doit aussi être utilisé pour payer de futures analyses.

Annoncée le 22 juin 2023, la transaction devait encore recevoir l'approbation d'un juge pour pouvoir être finalisée. C'est chose faite depuis vendredi, par un tribunal fédéral de Charleston (Caroline du Sud), a fait savoir le groupe.

"C'est une nouvelle étape importante pour 3M tandis que nous continuons à mener à bien nos priorités", a commenté Mike Roman, patron du groupe, cité dans le communiqué.

"L'approbation finale de cet accord et la progression vers l'arrêt de toute production de PFAS d'ici fin 2025 vont renforcer nos efforts de réduction des risques et d'incertitudes pour l'avenir", a-t-il relevé.

Les premiers versements devraient commencer au troisième trimestre 2024, si aucun appel n'est déposé contre la validation finale.

Le groupe avait provisionné dès 2023 une charge de 10,3 milliards de dollars avant impôts.

3M avait annoncé en 2000 qu'il allait cesser progressivement la fabrication de PFOS, tout comme la fabrication d'acide perfluoro octanoïque PFOA.

Les PFAS sont des substances per et polyfluoroalkylées très présentes dans la vie courante - emballages, cosmétiques, électronique. Elles s'accumulent avec le temps dans l'air, le sol, l'eau des rivières, la nourriture et jusqu'au corps humain, et sont très peu dégradables, d'où leur surnom de "polluants éternels".

Dans le cas de 3M, c'est la mousse à film aqueux (AFFF) - utilisée par les pompiers pour éteindre les incendies - qui était particulièrement montrée du doigt.

Cette validation lève quelques incertitudes, mais il reste encore l'affaire des bouchons d'oreilles défectueux. Un accord à 6 milliards de dollars a été conclu fin août 2023 pour éviter un procès.

Le groupe et sa filiale Aearo Technologies - rachetée en 2008 - étaient poursuivis par plusieurs milliers de soldats américains estimant que leur audition avait été endommagée par ces bouchons.

afp/rp