Le numéro deux de l'assurance en Europe, après l'allemand Allianz, a ainsi indiqué qu'il visait désormais un ratio d'endettement compris entre 25% et 28% d'ici à 2020 contre un précédent objectif de ratio inférieur à 28%.

Lors d'une conférence téléphonique, Gérald Harlin, le directeur financier d'Axa, a rappelé que ce désendettement fait partie des trois priorités du groupe, avec la mise en Bourse des activités d'Axa Equitable aux Etats-Unis réalisée en mai dernier et l'intégration de XL Group dont l'acquisition doit être finalisée d'ici la fin de l'année.

"L'IPO est derrière nous. L'intégration de XL, on est en plein dedans et ça se passe extrêmement bien. Le troisième c'est le 'deleveraging' et le 25% à 28%, c'est ça", a souligné le dirigeant.

A fin juin, son ratio d'endettement est ressorti à 29%, en baisse de 4 points par rapport à décembre 2017.

A 10h44, l'action Axa progressait de 1,34% à 21,975 euros après avoir ouvert sur une hausse de près de 2%, affichant ainsi la plus forte progression de l'indice CAC 40 (-0,49%).

Depuis le début de l'année, le titre perd toujours plus de 10% et ne parvient pas à retrouver la valeur qu'il avait avant l'annonce de l'acquisition de XL Group dont la financement a suscité des inquiétudes chez les investisseurs.

Le titre sous-performe l'indice bancaire de l'assurance en repli d'environ 2% depuis janvier.

OBJECTIFS CONFIRMÉS

Chez Bankhaus Lampe, les analystes notent que la performance opérationnelle est au-dessus des attentes en particulier grâce à l'assurance dommages et soulignent des résultats meilleurs qu'attendu dans la gestion d'actifs.

"Les résultats du S1 confirment qu'Axa est sur la bonne voie pour son plan stratégique Ambition 2020 avec des tendances opérationnelles favorables", relèvent de leur côté les analystes de Jefferies, pour qui le nouvel objectif de désendettement devrait contribuer à réduire le profil de risque de la valeur.

Sur le premier semestre, Axa a dégagé un résultat opérationnel en hausse de 4% à 3,29 milliards d'euros, là où les analystes attendaient en moyenne 3,09 milliards, d'après le consensus Inquiry Financial pour Reuters.

Pénalisé par des charges exceptionnelles, liées notamment à la mise sur le marché de ses activités aux Etats-Unis, son résultat net a quant à lui reculé de 14% entre janvier et juin à 2,79 milliards d'euros mais il est en ligne avec les attentes.

Axa a dans le même temps confirmé les objectifs de son plan stratégique à horizon 2020.

Le directeur général du groupe Thomas Buberl mène une restructuration d'Axa à marche forcée depuis qu'il a pris les commandes du groupe.

Outre le rachat de XL Group en début d'année et l'IPO outre-Atlantique, l'entreprise a procédé à une réorganisation de ses activités d'assurance vie collective en Suisse pour réduire sa consommation de fonds propres dans le pays.

Axa a également annoncé mercredi négocier la vente d'un portefeuille de "variable annuities" au fonds Cinven.

Une réorganisation va aussi être lancée dans sa filiale de gestion Axa Investment Managers, réorganisation qui devrait se solder par la suppression de 210 postes dans le monde.

Sur le plan géographique, Axa compte en outre recentrer ses activités sur un nombre plus restreint de pays, dont 16 sont jugés prioritaires dans les pays développés et dans les émergents.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Matthieu Protard