L'introduction en Bourse d'Altice USA, qui regroupe les câblo-opérateurs Cablevision et Suddenlink, doit permettre à la holding du milliardaire Patrick Drahi de trouver les moyens de financer de nouvelles acquisitions aux Etats-Unis dans un secteur en pleine recomposition.

Le groupe de câble, de télécoms et de médias a enregistré un document long de près de 400 pages auprès de la SEC (Securities and Exchange Commission) détaillant partiellement son projet d'introduction en Bourse.

"Le nombre d'actions qui seront proposées et la fourchette de prix de l'offre n'ont pas encore été déterminées", précise Altice dans un communiqué.

Le calendrier de l'opération reste également à fixer.

JPMorgan, Morgan Stanley, Citigroup et Goldman Sachs sont les banques coordinatrices de l'opération.

Altice, propriétaire de l'opérateur français SFR, s'est imposé comme le numéro quatre du câble aux Etats-Unis en rachetant Suddenlink en 2015 puis Cablevision l'année suivante pour un total de 26,8 milliards de dollars.

Altice USA, qui compte 4,9 millions de clients dans une vingtaine d'Etats américains, a dégagé l'an dernier un résultat d'exploitation ajusté de 3,07 milliards d'euros pour un chiffre d'affaires de 8,2 milliards d'euros.

L'opération doit également permettre aux autres actionnaires d'Altice USA, le groupe de capital-investissement BC Partners et le fonds de pension canadien CPPIB, de s'alléger au capital d'Altice USA.

Plusieurs sources ont indiqué la semaine dernière qu'à l'occasion de cette introduction en Bourse, BC Partners et CPPIB, qui détiennent environ 30% d'Altice USA, entendaient céder "une petite part" de leurs participations. Altice quant à lui souhaiterait conserver les quelque 70% qu'il détient dans cette filiale.

"Nous avons l'intention de croître de manière opportuniste à travers des acquisitions créatrices de valeur", précise Altice dans le document, rappelant que le groupe a effectué une trentaine d'acquisitions depuis ses débuts en 2002 qu'il a financées en profitant de taux historiquement bas pour lever de la dette.

"Nous pensons que le marché américain des communications internet et des services vidéos offre un certain nombre d'opportunités attractives pour faire croître notre activité à travers des acquisitions stratégiques", précise le document.

(Gwénaëlle Barzic et Mathieu Rosemain à Paris, Anjali Athavaley à New York, édité par Jean-Michel Bélot)