Zurich (awp) - Les équipementiers du bâtiment zurichois Poenina et Burkhalter ont annoncé mercredi être entrés en pourparlers en vue d'une fusion. Les deux entreprises prévoient de livrer un point de situation fin mars.

Le rapprochement projeté est motivé par la demande attendue dans la technique du bâtiment, induite par la stratégie énergétique 2050 de la Confédération, qui prévoit notamment la division par deux de la consommation énergétique du parc immobilier actuel.

Si elle aboutit, la fusion donnera naissance à un groupe dont le produit d'exploitation se monterait à près de 800 millions de francs suisses, et les effectifs à 4600 équivalents temps-plein (ETP) répartis sur plus de 140 sites en Suisse et au Liechtenstein, précisent les deux sociétés cotées à la Bourse suisse dans un communiqué.

Les structures des deux entreprises "déjà similaires dans leur organisation" devraient être maintenues, ainsi que l'intégralité des postes de travail. La poussée de croissance induite par la fusion devrait même se traduire par la création de nouveaux postes.

Pour peu que les différents examens requis puissent être réalisés dans les temps, les deux entreprises comptent faire le point le 31 mars, date à laquelle elles prévoient de publier toutes deux leurs résultats annuels.

En cas de succès des négociations, les actionnaires de Poenina seront appelés à se prononcer le 30 mai, et ceux de Burkhalter un jour plus tard.

Les deux entreprises sont étroitement liées, notamment sur le plan personnel. Marco Syfrig, qui a quitté il y a tout juste trois semaines ses fonctions de directeur général (CEO) de Burkhalter, où il siège toujours au conseil d'administration, est encore président de celui de Poenina jusqu'à la prochaine assemblée générale. Willy Hüppi est également membre des deux instances de surveillance.

Ombre de l'affaire Bregy

La relation entre les deux groupes avait cependant été entachée par l'affaire Bregy, du nom de l'ancien patron de Poenina, démis de ses fonctions en août 2021. Ce dernier avait été condamné pour avoir validé des factures fictives, aux dépens notamment de Burkhalter.

Marco Syfrig avait dans un premier temps affiché son soutien à Jean Claude Bregy, avant d'admette une "erreur d'appréciation", dont il a tiré les conséquences en annonçant son retrait de la présidence de Poenina. Son départ de la tête de Burkhalter avait été annoncé en avril 2021, plusieurs mois avant l'éclatement de l'affaire.

Toutes deux spécialisés dans l'électrotechnique, les deux équipementiers du bâtiment se complètent, mais tandis que Burkhalter compte des sites dans toute la Suisse, Poenina reste absent de portions importantes du territoire, en particulier en Suisse romande.

Actuellement à la tête d'une trentaine de sociétés, Poenina serait le plus petit partenaire d'une éventuelle fusion, avec un chiffre d'affaires annuel de 300 millions de francs suisses, alors que la cinquantaine d'entreprises chapeautées par Burkhalter ont généré près d'un demi-milliard en 2020.

Dans la foulée de l'annonce, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) a suspendu sa couverture des deux titres, pour lesquels elle recommandait jusqu'ici la "pondération au marché".

Les investisseurs semblaient séduits par les velléités de rapprochement des deux groupes zurichois. A 09h45, la nominative Burkhalter s'enrobait de 2,8% à 66,60 francs suisses, et celle de Poenina de 1,9% à 47,30 francs suisses, contrastant avec la tendance générale du marché SPI, en repli de 0,38%.

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