La croissance d’Havas a ralenti au premier semestre ( +5,6%) mais la marge a progressé à la faveur d’un tour de vis sur les coûts. Le sixième groupe publicitaire mondial a souffert des difficultés en Europe, notamment du sud. Son retard sur les pays émergents et le digital le place derrière ses principaux concurrents qui affichent des taux de croissance supérieurs (croissance du chiffre d’affaires de 7,1% pour Publicis, de 6,1% pour WPP)
 
Ce retard pris dans le numérique et sur les marchés émergents justifie la décote du titre par rapport à ses pairs. Mais sous la houlette de son nouveau directeur général David Jones, le groupe veut reprendre la route des acquisitions. Doté d’une enveloppe de 750 millions de dollars, il  entend croitre sur les marchés émergents, le digital et le mobile, nouvel eldorado du secteur. Selon une étude réalisée par la plateforme d’achat pour médias mobiles adsmobi, « le  marché de la publicité sur mobiles passera la barre des 1 milliard de dollars de valeur 12 mois plus tôt que prévu. D’ici 2014, le marché de la publicité mobile dans les 5 grands pays européens (Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Espagne et France) vaudra plus de 1,03 milliard de dollars ».
L’objectif du groupe est d’accroitre les revenus d’un milliard d’euros d’ici trois ans.
 
 
Cette publication a partagé les analystes et le marché. Depuis le début du mois, le titre s’est installé dans un range entre 2,5 et 2,8 EUR.
En données hebdomadaires, le titre accuse une baisse de 40% sur ses sommets de février et renoue avec ses niveaux de fin 2009. Le titre est survendu et les indicateurs affichent une divergence hebdomadaire qui renforce cette situation d’excès. Le différenciel cours/ moyenne mobile atteint 15%, ce qui n’avait plus été vu depuis fin 2008.
 
A court terme, un range de stabilisation se profile entre 2,5 et 2,8 EUR, sur des volumes qui restent très conséquents. Après avoir fortement baissé, les moyennes mobiles prennent un biais neutre.
On aimerait le dépassement des 2,8 EUR pour étayer un scénario de rattrapage technique avec en ligne de mire 3,1 et 3,3 EUR.
En attendant, on comptera sur le range en cours pour quelques allers-retours. Une rupture des 2,5 EUR aurait a contrario une nouvelle implication négative.
 
Le titre se paie peu cher et affiche un PER de 8,5. Le secteur reste dépendant de la situation économique et beaucoup d’incertitudes empêchent une revalorisation des valeurs le composant. Concernant Havas, sa stratégie de croissance pourrait jouer un rôle de catalyseur. Le groupe n’exclut pas non plus des rachats d’actions.
 
A 2,5 EUR, on peut reconsidérer le dossier, soit dans une optique de trading (en jouant des allers retours entre 2,5 et 2,8 EUR) soit à moyen terme en renforçant ses positions au-dessus de 2,80 EUR. Le stop initial est fixé sous 2,40 EUR.