Le président de la BCE, Mario Draghi, a déclaré lundi que la banque centrale serait particulièrement vigilante face au risque d'une spirale déflationniste. Ses propos donnent à penser que la BCE prendra des mesures destinées à soutenir la croissance et favoriser le crédit dans la zone euro lors de sa prochaine réunion de politique monétaire, le 5 juin.

"Le mois de juin a été signalé comme étant le moment où Draghi doit faire quelque chose", dit Art Hogan, responsable de la stratégie chez Wunderlich Securities à New York. "Nous avons eu quelques fausses alertes avec la BCE et nous espérons que ce ne sera pas encore le cas cette fois-ci."

À Paris, l'indice CAC 40 a fini en hausse de 0,06% à 4.529,75 points. Le Footsie britannique a gagné 0,43% et le Dax allemand 0,49%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 a progressé de 0,12% et le FTSEurofirst 300 de 0,17%, prolongeant modestement leur hausse de lundi, les investisseurs ayant bien accueilli l'issue des élections européennes.

Milan, qui avait bondi de plus de 2,5% lundi au lendemain de la nette victoire du président du Conseil, Matteo Renzi, aux élections européennes, a cédé 0,42%.

A la clôture en Europe, les grands indices américains gagnaient entre 0,38% et 0,86%, les investisseurs étant rassurés par la hausse inattendue des commandes de biens durables, un bon indice de confiance du consommateur, une accélération de la croissance dans les services et une progression du prix des maisons.

En Europe, des bruits de fusions et acquisitions ont aussi soutenu la cote.

Intercontinental a pris 3,41% à la suite d'un article publié dimanche selon lequel le groupe hôtelier a reçu une offre de rachat. L'indice des valeurs liées au tourisme et au transport aérien, tiré par le titre Intercontinental, a affiché l'une des plus fortes hausses sectorielles (+1,21%), également soutenu par l'action Accor (+1,27%) après le rachat des murs de 97 hôtels en Europe pour environ 900 millions d'euros.

L'euro recule légèrement face au dollar, à des plus bas de plus de trois mois, après les bons indicateurs américains et les déclarations de Mario Draghi.

Dans ce contexte, les investisseurs délaissent les valeurs refuge comme les obligations du Trésor américain et l'or, qui a touché un plus bas d'un mois, tandis que les rendements des dettes souveraines en Europe se détendent.

Le Brent est en légère baisse malgré les tensions persistantes en Ukraine et en Libye, qui ont fait progresser ses cours de 6% en plus d'un mois.

Plus de 50 rebelles pro-russes sont morts dans l'offensive sans précédent que mène l'armée ukrainienne depuis lundi autour de l'aéroport de Donetsk, dans l'est du pays, en dépit des appels au cessez-le-feu de Moscou.

En Libye, le chef de file du mouvement d'occupation des ports pétroliers a déclaré lundi qu'il ne reconnaissait pas le nouveau gouvernement du Premier ministre Ahmed Maïtik et suggéré que l'accord conclu avec le précédent gouvernement, pour mettre fin au blocus, pourrait être remis en question.

(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Marc Angrand)

Valeurs citées dans l'article : ACCOR, InterContinental Hotels Group PLC