Lisbonne (awp/afp) - TAP Air Portugal a dégagé en 2023 un bénéfice record de 177,3 millions d'euros (environ 173,95 millions de francs suisses), contre 65,6 millions en 2022, mais a plongé dans le rouge au quatrième trimestre, a annoncé mercredi la compagnie aérienne publique.

Au quatrième trimestre, TAP a essuyé une perte de 26,2 millions d'euros, contre un bénéfice de 156,4 millions d'euros sur la même période de l'année précédente.

Ce résultat s'explique notamment par "l'augmentation des frais de personnel (+148 millions d'euros, soit 121%)", explique TAP dans son communiqué. La compagnie aérienne a en effet récemment commencé à augmenter les salaires, après les avoir baissés et avoir réduit les effectifs en 2021.

Sur l'ensemble de l'année, il s'agit du "bénéfice net le plus important" enregistré par TAP, dont "le chiffre d'affaires a franchi pour la première fois les 4 milliards d'euros", a souligné le transporteur dans un communiqué.

"Les bons résultats de 2023 confirment la reprise de TAP" et "sa solidité financière", estime le directeur général du groupe aérien Luis Rodrigues, ajoutant que pour cette année l'objectif est "de transformer TAP en l'une des compagnies les plus attractives".

TAP, qui avait renoué avec les bénéfices en 2022, a transporté 15,9 millions de passagers en 2023, en hausse de 15,2% sur un an, mais encore inférieur au niveau de 2019, avant la crise sanitaire.

Le groupe aérien, qui avait été renationalisé dans l'urgence en 2020 à la suite de la crise du Covid-19, avait bénéficié d'une injection de 3,2 milliards d'euros de fonds publics assortie d'un plan de restructuration négocié avec la Commission européenne, en vigueur jusqu'en 2025.

Le gouvernement socialiste avait annoncé fin septembre la privatisation d'au moins 51% du capital de la compagnie aérienne nationale, qui suscite l'intérêt de ses concurrents européens, Air France-KLM, Lufthansa et le groupe IAG (British Airways et Iberia).

Depuis, la situation politique n'est plus la même. Le pays s'apprête à changer de gouvernement à l'issue des élections législatives du 10 mars dernier, remportées de justesse par la droite modérée.

Le nouveau Premier ministre Luis Montenegro, qui doit prendre ses fonctions le 2 avril, devra reprendre ce dossier.

Dans ce contexte, une privatisation en 2024 "semble difficile", avait indiqué en décembre le directeur général de la compagnie.

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