L'investissement de 13 milliards de dollars de Microsoft dans OpenAI pourrait faire l'objet d'une enquête antitrust de l'UE, les régulateurs étant en train de monter un dossier à cet effet, ont déclaré jeudi des personnes au fait du dossier.

Le partenariat OpenAI de Microsoft, ainsi que ceux conclus entre Alphabet, Amazon et Anthropic, ont fait l'objet d'un examen minutieux des deux côtés de l'Atlantique, les autorités antitrust cherchant à comprendre comment ces accords affectent la concurrence.

Ces personnes ont déclaré que le régulateur antitrust de l'Union européenne avait décidé de ne pas enquêter sur le partenariat en vertu des règles de l'UE sur les fusions, mais que Microsoft pourrait toujours faire l'objet d'une enquête antitrust.

Cette enquête pourrait examiner si le partenariat restreint ou fausse la concurrence au sein du marché intérieur de l'UE ou si le pouvoir de marché de Microsoft fausse le marché par le biais de certaines pratiques.

La Commission européenne penche pour le second point de vue, a déclaré l'une des personnes interrogées.

Ces personnes ont précisé qu'aucune décision n'avait été prise, car l'autorité européenne chargée de faire respecter la législation sur la concurrence recherche des preuves et pourrait finalement décider de ne pas ouvrir de procédure.

Microsoft occupe un poste sans droit de vote au sein du conseil d'administration d'OpenAI, mais affirme qu'il ne possède aucune part du fabricant de ChatGPT.

La Commission n'a pas commenté la situation antitrust au sens large. Elle a indiqué qu'elle vérifiait si l'investissement de Microsoft dans OpenAI pouvait faire l'objet d'un examen au titre du règlement européen sur les concentrations.

"À cet égard, il est toutefois important de souligner que pour examiner d'éventuels problèmes de concurrence, la Commission doit d'abord conclure qu'il y a eu un changement de contrôle durable", a déclaré un porte-parole, qui a refusé de faire d'autres commentaires. (Reportage de Foo Yun Chee ; édition de Barbara Lewis)