New York (awp/afp) - Microsoft va licencier 1.900 salariés de sa filiale de consoles Xbox et d'Activision Blizzard, à peine plus de trois mois après avoir finalisé l'acquisition de l'éditeur de jeux vidéo.

Le chiffre, qui représente environ 9% des 22.000 employés affectés aux jeux vidéo, figure dans un courrier interne publié par plusieurs médias américains et dont l'authenticité a été confirmée à l'AFP par Microsoft.

Le message interne est signé par le responsable des jeux vidéo chez Microsoft, Phil Spencer, qui a justifié la décision par le souhait de calibrer l'entité "avec une structure de coûts soutenable".

Il a fait état de "doublons" et de l'intention de Microsoft d'accorder la priorité aux projets générateurs de croissance potentielle.

Dans un message posté sur X (ex-Twitter), le président d'Activision Blizzard, Mike Ybarra, a confirmé une vague de suppressions de postes ainsi que son départ immédiat.

"C'est une journée incroyablement difficile", a écrit le dirigeant, indiquant que jeudi était son "dernier jour" au sein de l'entreprise.

Microsoft a dû attendre plus de 20 mois avant de finaliser l'acquisition d'Activision Blizzard, pour 69 milliards de dollars, pour cause d'obstacles réglementaires, finalement levés.

Ces suppressions de postes interviennent alors que d'autres acteurs majeurs des jeux vidéo ont aussi annoncé, récemment, des licenciements.

Lundi, Riot Games, éditeur du jeu League of Legends et filiale du chinois Tencent, a indiqué la réduction prochaine de ses effectifs de 11% environ, soit 530 emplois.

Début janvier, la plateforme de streaming Twitch, filiale d'Amazon rendue populaire par les "gamers", a dit prévoir de se séparer de 500 employés, soit environ un tiers de l'ensemble.

L'an dernier, Microsoft, à l'instar de la plupart des géants technologiques à l'exception notable d'Apple, avait déjà taillé dans ses effectifs, avec une première vague de 10.000 suppressions d'emplois, annoncée en janvier, suivie d'une autre, durant l'été.

L'annonce de Microsoft "montre clairement que même lorsque vous travaillez pour une entreprise qui a du succès, au sein d'une industrie extrêmement rentable, vous n'êtes pas protégés si vous n'avez pas de représentant", a réagi le syndicat des métiers de la communication (CWA).

Seule une poignée de collaborateurs sont syndiqués chez Microsoft, à savoir des employés de la filiale de jeux vidéo ZeniMax Media.

La CWA a encouragé les équipes de Microsoft dédiées aux jeux vidéo mais aussi le milieu tout entier à "se rassembler et faire jouer leur droit à la représentation" syndicale.

L'activité syndicale est traditionnellement très faible dans le secteur technologique au sens large.

Mi-décembre, Microsoft s'est engagé, dans le cadre d'un partenariat avec le puissant syndicat américain AFL-CIO, à une position de neutralité en matière syndicale.

Cela signifie que le groupe ne cherchera pas à dissuader ceux de ses employés qui souhaiteraient former une organisation syndicale.

afp/rp