Les actions de la compagnie pétrolière brésilienne Petrobras ont plongé de XX % à l'ouverture des marchés mercredi, après que la société pétrolière publique a annoncé que son directeur général allait démissionner pour être remplacé par un ancien régulateur dont les opinions sont plus proches de celles du président Luiz Inacio Lula da Silva.

Les analystes du secteur ont exprimé leur inquiétude, car le PDG Jean Paul Prates était considéré comme un équilibre entre les demandes du marché pour des dépenses d'investissement disciplinées et des dividendes sains et les demandes politiques pour stabiliser les prix des carburants et investir dans des secteurs créateurs d'emplois.

"C'était inutile, car Jean Paul Prates faisait un travail très raisonnable", a déclaré Frederico Nobre, analyste en chef des actions chez Warren Investimentos.

M. Prates a occupé son poste pendant moins d'un an et demi. Il s'agit du quatrième PDG de Petrobras limogé en autant d'années pour des raisons politiques. Son licenciement suscite de nouvelles craintes quant à l'utilisation de Petrobras comme outil pour relancer l'économie brésilienne aux dépens des actionnaires minoritaires.

Les analystes de Jefferies ont déclaré que l'échange de PDG "semble être une escalade de la pression pour intervenir dans l'entreprise", dans une note aux clients rétrogradant Petrobras de "acheter" à "conserver".

L'éviction de M. Prates représente une victoire pour les membres du cabinet de M. Lula qui préconisaient une baisse des prix des carburants, une diminution des dividendes et une augmentation des dépenses d'investissement afin de créer des emplois et de relancer l'économie.

Pour le remplacer, le gouvernement a nommé Magda Chambriard, ancienne directrice de l'ANP, l'autorité brésilienne de régulation du pétrole et du gaz, sous l'administration précédente du Parti des travailleurs de Lula.

Après l'élection de Lula en 2022, Mme Chambriard a été pressentie pour devenir PDG de Petrobras. Dans une interview, elle a fait écho à de nombreux points de vue de Lula sur la manière dont l'entreprise devrait être gérée, plaidant pour une baisse des dividendes versés aux investisseurs afin de libérer des liquidités pour les investissements. (Reportage de Fabio Teixeira, complété par Peter Siqueira et Gabriel Araujo à Sao Paulo, et édité par Brad Haynes)