Zurich (awp) - Le fabricant de machines textiles Rieter a racheté à son homologue Saurer trois unités de sa filiale Saurer Netherlands Machinery Company pour 300 millions d'euros, a annoncé lundi le groupe winterthourois. L'acquisition a été financée par les liquidités à disposition de Rieter et par des lignes de crédit. Deux administrateurs doivent être évincés pour avoir soumis des offres concurrentes.

Le groupe prend le contrôle des machines de bobinage de Schlafhorst, ainsi que d'Accotex et Temco. Ces trois activités ont dégagé l'année dernière un chiffre d'affaires cumulé de 142 millions d'euros, après 235 millions en 2019, selon un communiqué.

Le contrat prévoit également que le groupe zurichois livrera à Saurer des machines automatiques de bobinage.

L'opération, qui doit être clôturée d'ici fin août, se déroule en plusieurs étapes. Dans un premier temps, Rieter rachète 57% des actions de Saurer aux Pays-Bas. Au terme du rachat, ces titres seront rendus à Saurer dans un délai de six à neuf mois.

Manque de loyauté

Dans le sillage de ce rachat, Rieter veut renvoyer deux administrateurs qui auraient tenté de monter une offre concurrente. Une assemblée générale extraordinaire, dont la date doit encore être définie, doit statuer sur leur expulsion du conseil d'administration.

Les administrateurs Luc Tack et Stefaan Haspeslagh auraient "gravement enfreint" leur devoir de loyauté, l'obligation de ne pas divulguer de secret d'entreprise et le code de conduite de la société winterthouroise, a précisé Rieter dans un communiqué distinct.

Selon le groupe, MM Tack et Haspeslagh "ont utilisé des informations confidentielles du conseil d'administration pour concurrencer des négociations de Rieter avec leur propre offre". Le "dommage" porté aux intérêts de Rieter et la "perte de confiance durable" rendent toute collaboration "impossible", a estimé la société.

Luc Tack, administrateur de Rieter depuis 2017, détient près de 12% de la société winterthouroise. En mars, l'investisseur Michael Pieper avait vendu sa participation de 11,5% au belge Picanol Group, dont l'actionnaire de référence et directeur général est M. Tack.

Son compatriote Stefaan Haspeslagh avait rejoint cette année l'organe de contrôle.

Nonobstant ces faits, les analystes de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) ont estimé que ce rachat était "très positif", car il permet au groupe de combler des lacunes dans la palette de produits.

Après un tout début de séance positif qui a vu le titre s'étoffer de 2,3%, les investisseurs ont rapidement changé leur fusil d'épaule. A la clôture, l'action s'était délestée de 1,1% à 232 francs suisses, dans un SPI en retrait de 0,33%.

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