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(Easybourse.com) Pouvez-vous nous présenter brièvement votre société et ses activités ?
Sidetrade est un éditeur de logiciel dédié à la réduction de retards de paiement ainsi qu'à la sécurisation des créances clients des grands groupes.

Nous intervenons donc sur le crédit inter-entreprise avec la mission d'améliorer la gestion financière de la relation de l'entreprise avec ses clients.

L'originalité de notre modèle repose sur le mode de commercialisation de notre logiciel. Nous proposons notre logiciel en mode SaaS [Software as a Service], c'est-à-dire par abonnement via un accès Internet, comme un opérateur de téléphonie mobile vous proposerait un forfait.

A quel marché vous adressez-vous ? Quels sont vos principaux clients ?
Nous nous positionnons sur le marché des entreprises qui octroient du délai de paiement à leurs clients… donc quasiment toutes les entreprises dans l'univers du BtoB.

Nous nous adressons aux Directions financières des entreprises qui réalisent un chiffre d'affaires supérieur à 100 millions d'euros et qui ont pris conscience que se faire payer en retard par leurs clients n'est pas une fatalité. Notre cible représente plus de 4000 entreprise en France. Avec plus de 150 clients abonnés actuellement, nous avons de belles perspectives…

Vous avez enregistré sur le premier trimestre 2008 une croissance de votre chiffre d'affaires de 22%, à 1,94 million d'euros, par rapport à la même période un an plus tôt. Quels ont été les moteurs de cette croissance ?
Le principal moteur est lié à nos activités Sidetrade Network. Il s'agit de nos services liés aux abonnements à notre plateforme technologique.

Cette activité a progressé de 28% au premier trimestre 2008. Sur cette activité qui est le moteur de la croissance générale de l'entreprise, nous enregistrons depuis plusieurs années une croissance supérieure à 25%.

Vous détenez une certaine spécificité de par votre modèle de vente de produits (SaaS), puisque contrairement à d'autres éditeurs de logiciel, vous vendez vos services par abonnement et non par licence. Pourquoi ?
Effectivement, nous ne sommes pas dans un modèle de vente de licence classique avec la vente d'un service de maintenance. Par leur abonnement, nos clients disposent de notre solution web comme d'un service incluant à la fois les droits d'utilisation, la maintenance, l'hébergement, l'exploitation et l'infrastructure technique ainsi que les nouvelles versions.

L'entreprise s'abonne à une solution web capable de délivrer du résultat mesurable et non un produit qu'elle va elle-même être obligée d'infogérer.
Le modèle économique du SaaS est en phase avec l'objectif de génération de trésorerie à court terme de l'entreprise.

Ce mode de commercialisation vous fournit-il une meilleure visibilité financière ? Quel est l'état actuel de votre carnet de commandes pour 2008 ?
Notre modèle par abonnement nous offre une récurrence de nos revenus et une très bonne visibilité sur notre chiffre d'affaires à moyen terme.

Le carnet de commandes de Sidetrade est notre indicateur. Au 31 décembre 2007, le carnet de commande de Sidetrade a augmenté de 35% versus l'exercice précédent. Si nous devions envisager un scénario catastrophe, à savoir, Sidetrade n'enregistre plus aucun nouveau client aujourd'hui, nous avons encore à facturer plus de 7 millions d'euros de revenus compte-tenu de nos contrats d'abonnement pluri annuels.

Ces revenus qui restent à reconnaître ne figurent ni dans les comptes d'exploitation ni au bilan de Sidetrade. Nous reconnaissons les abonnements au mois le mois.

Quel bilan tirez-vous de votre introduction en bourse en juillet 2005 sur Alternext ?
Alternext nous a donné les moyens de nous développer, de conforter notre avance technologique et de disposer de moyens pour conquérir de nouveaux abonnés.

Cette introduction nous a également permis d'avoir une visibilité sur la communauté financière à qui nous nous adressons pour vendre nos solutions.

Que représentent vos dépenses de recherche et développement ?
Elles représentent à peu près 1,5 million d'euros par an et ce, depuis notre création.

En termes d'opérations de croissance externe, avez-vous des dossiers actuellement à l'étude ?
Il n'y a actuellement pas de dossier à l'étude mais nous sommes toujours très attentifs à ce qui pourrait se passer sur le marché. N'oublions pas que nous avons 4 millions d'euros de trésorerie.

Disposez-vous de perspectives chiffrées pour 2008 ? Quels sont vos objectifs sur cet exercice ?
Nous continuerons à avoir une croissance du chiffre d'affaires à deux chiffres, tirée fortement par les activités d'abonnement. Cette forte croissance de nos revenus est significativement contributive à la marge de l'entreprise et nous amènera à enregistrer une croissance à deux chiffres de notre résultat net sur 2008.

Qu'en est-il de votre positionnement à l'international ? Avez-vous des zones privilégiées ?
Nous n'avons pas encore franchi le pas d'avoir un politique commerciale agressive sur le territoire européen. L'international est une réflexion de 2008. Nous y réfléchissons puisque nous avons des clients de dimension internationale dans 11 pays.

Actuellement, nous confortons notre leadership en France, pays où nous avons plus de 50% de parts de marché.

Quel commentaire vous inspire l'évolution de votre cours de bourse ?
Nous avons pu démontrer aujourd'hui que notre modèle économique est créateur de valeur. Il continuera à l'être de plus en plus compte tenu de l'effet de levier sur le résultat. Nous avons engrangé un chiffre d'affaires à forte marge avec des dépenses qui sont quasiment stables.

Nous avions annoncé au marché que nous serions profitable en 2008. Nous l'avons été en 2007 avec un an d'avance. Nous devons donc continuer à prouver l'efficacité de notre modèle, le conforter et commencer à regarder le marché.

Le mot de la fin pour vos actionnaires…
Notre modèle de vente de solution avec des services s'inscrit dans la durée. Nous nous trouvons à la croisée des chemins entre une rupture dans l'industrie des logiciels qui va vers le SaaS. A ma connaissance, nous ne sommes que deux éditeurs sur Alternext à nous positionner sur ce modèle de «pure player» SaaS.

A côté de cela, nous avons un environnement légal en mutation grâce à la loi de modernisation de l'économie actuellement en discussion à l'Assemblée. Il existe un volet sur la réforme des délais de paiement abusifs. Les entreprises qui se modernisent et qui s'équipent de solutions appropriées pourront bénéficier pleinement de cette loi… et nous aussi.

Nous avons des solutions qui ont fait leurs preuves. Il y a un formidable appel d'air et des opportunités pour les entreprises qui souhaitent s'affranchir de cette fatalité que sont les retards de paiement. Le gouvernement va donner une impulsion et nous avons des solutions innovantes à apporter aux grandes capitalisations.

Propos recueillis par Amine Wakrim et Nicolas Sandanassamy

- 09 Mai 2008 - Copyright © 2006 www.easybourse.com

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