En tant que valeur du secteur pharmaceutique, Stada Arzneimittel n’est plutôt pas conventionnelle : un groupe de taille moyenne avec une capitalisation boursière inférieure à 2Mds€, une stratégie totalement concentrée sur les génériques, une forte exposition aux marchés émergents (Europe Centrale et de l’Est, et bientôt Moyen-Orient), et par-dessus le marché, une croissance par acquisition avec un levier élevé (le ratio dette nette/EBITDA est supérieur à 3x contre 1,2x pour le secteur) mais avec des ROE inférieurs à ses comparables (12-15% contre 21% pour la moyenne du marché) et une évolution du cours plutôt rock’n’roll.

Stada est le numéro 5 mondial des fabricants de génériques mais souffre de la concurrence croissante et d’un marché domestique faible (l’Allemagne représente 32%, les ventes de génériques au T1 ont baissé de 13%). Sa croissance dans les PECO est une route parsemée d’embûches avec une filiale serbe plutôt importante obligée de s’asseoir sur les créances clients de la sécurité sociale locale. La Russie, son second marché avec 13% du chiffre d’affaires, est attendue comme le plus gros contributeur en termes de croissance des ventes pour 2011. La diminution de la part de l’Allemagne a été entrainée par de lourdes restructurations, une charge de 55m€ est encore à venir pour la période 2011-2014.

La bonne nouvelle est que la première tranche de restructuration porte ses fruits avec des marges d’EBIT pour le T1 qui ont gagné 90pb à presque 14%. Cela est en partie le résultat de la forte rentabilité constante de ses produits de marque qui ne sont plus protégés par des brevets avec des marges d’EBIT de 19%.

Stada détone dans le secteur avec sa stratégie concentrée sur les génériques à travers des acquisitions (la dernière a été acquise à 4x le CA alors que Stada se traite 1,6x !) qui plus est hors d’Allemagne. Les investisseurs semblent acheter les perspectives d’amélioration de l’exploitation, le titre a gagné 12% depuis le début de l’année, une performance dans le tiers supérieur du secteur. La valorisation fondamentale, tirée vers le haut par le DCF et tirée vers le bas par les comparables (à cause d’une dette trop importante), suggère un potentiel de hausse de 23%. Et le flottant de 100% pourrait transformer Stada en une cible pour une acquisition et fournir une barrière à la baisse pour les valorisations.