Zurich (awp) - L'action Stadler n'avait pas les faveurs de la cote vendredi dans les premiers échanges, après l'annonce abrupte la veille au soir du départ de son directeur général Thomas Ahlburg, remplacé au pied levé par le président Peter Spuhler dans l'attente de la désignation d'un successeur. La suspension des objectifs annuels annoncée dans la foulée fait bien moins sourciller la communauté financière.

Sur le coup de 09h15, la nominative Stadler Rail se délestait de près de 4,7% à 38,00 francs suisses, sous-performant l'indice SPI qui reculait de 1,54%.

Le départ du directeur général constitue une surprise aux yeux de Richard Frei. L'analyste de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), qui confirme sa recommandation de pondération au marché, rappelle que Thomas Ahlburg était aux commandes de l'industriel thurgovien depuis janvier 2018 et dans des fonctions dirigeantes depuis 2012.

Revenant sur l'abandon des ambitions annuelles, il relève que jusqu'ici, l'entreprise n'avait été touchée que marginalement par la crise du coronavirus et n'a pas subi d'érosion notable de la demande. En plus de l'érosion probable du chiffre d'affaire, l'expert de la ZKB s'attend à un effet négatif de retards de facturation sur l'évolution de la trésorerie cette année.

Même son de cloche de la part d'UBS, qui s'étonne de voir le patron quitter ses fonctions après seulement 2,5 ans en poste. Avec un carnet de commandes de plus de 15 milliards de francs suisses à fin 2019, l'entreprise a de quoi tourner au maximum de ses capacités pendant encore au moins deux ans, et les vecteurs de croissance à moyen long terme sont intacts.

Toutefois, la conjonction du départ de M. Ahlburg et de la suspension des objectifs annuels fait augmenter l'incertitude quant à la capacité de Stadler à honorer ses commandes et quant à sa direction stratégique, selon l'analyste Fabian Haecki, qui reste neutre sur le titre.

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