Zurich (awp) - La banque UBS serait en train de chercher à conclure un accord extra-judiciaire dans le cadre des crédits frauduleux accordés au Mozambique, a affirmé jeudi le journal Financial Times. La haute cour de justice de Londres doit entamer lundi prochain le jugement de cette affaire dans laquelle est impliqué Credit Suisse, depuis racheté par son homologue aux trois clés.

Les avocats du groupe bancaire zurichois tentent de faire aboutir un tel accord, tandis que ceux du pays d'Afrique de l'est veulent régler l'affaire devant les juges, a écrit le quotidien britannique en citant des sources anonymes proches du dossier. Le Mozambique réclame jusqu'à 1,5 milliard de dollars de dommages et intérêts à la banque.

Contacté par l'agence AWP, UBS a refusé de commenter ces informations.

En octobre 2021, Credit Suisse avait été condamnée à payer près de 475 millions de dollars aux autorités américaines et britanniques pour solder des poursuites liées à des levées de fonds organisées par l'établissement zurichois au nom d'entreprises publiques au Mozambique, au coeur d'une vaste affaire de corruption.

Les transactions en question ont été utilisées pour verser des pots-de-vin à d'ex-banquiers de Credit Suisse et à des fonctionnaires, alors même qu'elles étaient présentées aux investisseurs comme un moyen de financer le développement de la pêche au thon au Mozambique, avait détaillé l'autorité américaine des marchés financiers (SEC).

L'affaire avait éclaté en 2016, lorsque le gouvernement mozambicain avait révélé avoir contracté ces prêts sans prévenir le parlement ni ses bailleurs de fonds. Après ce scandale, le FMI et la plupart des bailleurs du pays, un des plus pauvres du monde, avaient suspendu leur aide.

En raison de ce scandale dit de la "dette cachée", Maputo a été contraint d'interrompre le remboursement de sa dette et sa monnaie, le metical, s'était effondrée, plongeant le pays dans la plus grave crise financière depuis son indépendance en 1975.

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