"Votre fonds investit uniquement dans des petites et moyennes capitalisations françaises. Qu’entend-on par là exactement ?
Le champ des small & mid cap, tel que nous l’entendons, regroupe des valeurs dont la capitalisation boursière est située entre 100 millions d’euros et 3 milliards d’euros. Cela représente un univers d’investissement d’environ 250 entreprises en France. Dans notre fonds, vous ne trouvez aucune valeur du CAC40, en revanche il y a actuellement 1 entreprise appartenant au « Next 20 », tout le « CAC Mid 60 » et une quarantaine de valeurs du « CAC Small ». La capitalisation médiane se situe autour de 600 millions d’euros.

Quels avantages y-a-t-il à investir dans ces valeurs ?
La vraie vie est dans les small & mid cap ! Ces entreprises bénéficient en effet d’un effet taille qui leur permet d’afficher des taux de croissance de leurs résultats bien supérieurs à ceux du CAC 40. En moyenne sur le long terme, elles augmentent de leurs bénéfices de 15% par an, là où les grandes entreprises ne les accroissent que de 8%. Cela se traduit par une meilleure performance boursière : sur les dix dernières années, la performance annualisée de notre fonds CPR Middle-Cap atteint +4,47% alors que le CAC 40 n’a pris que 0,3%. Sur les trois dernières années, nous sommes à +6,43% contre -1,45% pour le CAC 40. En outre, la volatilité est plus faible sur les petites et moyennes capitalisations.

Par ailleurs, les small & mid cap permettent de jouer plusieurs thématiques à la fois. Il y a parmi elles des leaders mondiaux comme Zodiac (aéronautique), JC Decaux (mobilier urbain), Manitou (élévateurs) mais également des challengers comme Iliad (téléphonie/internet) et Ubisoft (jeux vidéo), des champions de l’export (Bic, Seb,…) et des sociétés présentes sur des marchés de niche, comme Virbac (vaccins pour chiens et chats). Ces valeurs présentent assez régulièrement un attrait spéculatif. Ces derniers mois, quelques belles opérations ont eu lieu notamment sur Rhodia (racheté par le belge Solvay avec une prime de 50%) et Delachaux (racheté par le fonds CVC Partners).

Vous évoquez Delachaux, une entreprise familiale récemment rachetée par un fonds d’investissement. Le caractère familial de nombreuses small & mid cap n’est-il pas pénalisant pour les investisseurs individuels ?
Au contraire, le caractère familial d’une entreprise est souvent synonyme de bonne gestion, car les dirigeants familiaux ont une vision « long terme » de l’intérêt de l’entreprise. En revanche, la dépendance de certaines small & mid cap à un « homme clé » (son fondateur ou patron historique) peut être source, sinon de fragilité, au moins d’interrogation lorsque ce dernier décide de céder ses parts de l’entreprise. Voyez par exemple le parcours boursier de Meetic depuis que son fondateur a cédé la majorité de ses parts. Il faut savoir anticiper ce genre d’événements.

Y-a-t-il d’autres risques à investir dans les small & mid cap ?
Il y a un inconvénient lié à la plus faible liquidité des titres. Pour un investisseur, cela signifie qu’on ne peut pas entrer et sortir quand on veut. Les small & mid cap ne sont pas faites pour faire du trading ! En revanche, c’est là que se trouve le potentiel boursier. Entre 100 millions et 3 milliards de capitalisation boursière, il peut se passer beaucoup de choses. Au-delà, la demande est souvent gonflée artificiellement par les salles de marchés, les hedge funds, et parfois même les investisseurs institutionnels, si bien que lorsqu’ils entrent dans les indices « large cap », les titres ont souvent épuisé leur potentiel.

Peut-on investir seul dans les small & mid cap ou doit-on forcément passer par un fonds comme le vôtre ?
Il est possible pour un investisseur individuel de jouer les small & mid cap. Mais ce sera plus risqué qu’en passant par un spécialiste. Par conséquent, quelques conseils s’imposent : veiller à diversifier son portefeuille au niveau sectoriel et géographique, faire attention aux points d’entrée et de sortie (même si le potentiel de hausse est plus important que pour les « large cap », les arbres ne montent pas jusqu’au ciel !), et enfin lire la presse économique spécialisée comme L’Usine Nouvelle. Bref, il faut s’intéresser aux business models et à la vie des entreprises.
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