PARIS, 28 mars (Reuters) - Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a jugé jeudi "impératif" de stabiliser en volume les dépenses de la France afin de pallier la "dégradation" des comptes publics.

"Il est plus que temps, non pas de décréter l’austérité et la baisse générale des dépenses, mais d’arriver à leur stabilisation globale en volume", a déclaré le gouverneur de la Banque de France lors d'un discours à l'université Paris-Dauphine.

"Cela suppose un effort de priorisation et d’efficacité, juste et partagé par tous : État, mais aussi collectivités locales et prestations sociales", a-t-il ajouté.

"Une fois passée la 'bosse' des soutiens exceptionnels Covid et énergétique, nos dépenses publiques totales ont encore crû en pourcentage du PIB par rapport à 2019. En volume, hors effet de ces dépenses exceptionnelles, elles pourraient encore augmenter de plus de 2% en 2024", a déploré François Villeroy de Galhau.

Le déficit public de la France a atteint 5,5% du produit intérieur brut l'an dernier selon l'Insee, une proportion bien supérieure aux projections du gouvernement, qui n'en a pas moins confirmé sa volonté de parvenir à moins de 3% à l'horizon 2027.

François Villeroy de Galhau a estimé que ces "tensions sur les finances publiques" ne signifiaient "bien sûr pas la faillite de la France" mais exigeaient, outre la stabilisation des dépenses, de "faire maintenant preuve de crédibilité".

"Voilà quinze ans que notre pays et ses gouvernements successifs ne tiennent pas leurs engagements pluriannuels de redressement", a regretté le gouverneur de la Banque de France et membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE). (Rédigé par Jean-Stéphane Brosse, édité par Sophie Louet)