Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales reculent presque toutes mardi, les investisseurs reconsidérant les échéances des baisses des taux attendues de le banque centrale américaine dans un contexte de tensions géopolitiques au Moyen-Orient.

La Bourse de New York a ouvert en ordre dispersé mardi et vers 13H50 GMT: le Nasdaq reculait de 0,33% et le S&P 500 de 0,27%. Seul le Dow Jones avançait de 0,17%.

Les indices boursiers européens étaient tous dans le rouge: Paris baissait de 1,69%, Milan de 1,83% Francfort de 1,63% et Londres chutait de 2,06%. A Zurich, le SMI cédait 1,66%.

Les marchés évoluent dans "ce schéma où le dollar se renforce et où les taux obligataires américains montent, ce qui affaiblit les actions et accroît la volatilité", commente Neil Wilson, analyste de Finalto.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de l'emprunt de l'État américain à dix ans s'établissait à 4,68%, contre 4,60% par rapport à la clôture de lundi, évoluant à ses plus hauts depuis novembre.

Sur le marché des changes, l'euro réussissait à se stabiliser vers 11H55 GMT face au dollar à 1,0629 dollar pour un euro (+0,05%).

Pour Neil Wilson, "les inquiétudes quant à une escalade des tensions au Moyen-Orient se conjuguent aux inquiétudes de l'échéance de la première baisse des taux de la banque centrale américaine (Fed)".

La perspective à court terme d'une première baisse des taux de la Réserve fédérale (Fed) américaine "s'est encore estompée hier après que les données sur les ventes au détail ont dépassé les estimations", détaille pour sa part Pierre Veyret, analyste d'ActivTrades.

Au chapitre géopolitique, l'Iran a pour la première fois lancé une attaque directe ce week-end contre Israël, en représailles à une frappe, attribuée à Israël, contre le consulat iranien à Damas le 1er avril, qui a tué sept membres des Gardiens de la Révolution.

Lundi soir, le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Herzi Halevi, a déclaré que l'armée israélienne allait "riposter au lancement de ces si nombreux missiles de croisière et drones sur le territoire de l'État d'Israël".

En réponse, le président iranien Ebrahim Raïssi a une nouvelle fois prévenu mardi que "la moindre action" d'Israël contre "les intérêts de l'Iran" provoquerait "une réponse sévère, étendue et douloureuse" de son pays.

Après une hausse plus tôt en séance, les prix du pétrole reculent légèrement: le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin perdait 0,28% à 89,85 dollars et le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en mai, baissait de 0,16%, à 85,27 dollars.

"Compte tenu de tout cela, il n'est pas surprenant de constater que l'appétit pour le risque est soumis à des pressions considérables", conclut Pierre Veyret.

Morgan Stanley fait figure d'exception ___

Le chiffre d'affaires de la banque d'affaires américaine, soutenue par ses activités de gestion de patrimoine, a grimpé de 4% sur un an à 15,1 milliards de dollars. C'est mieux qu'attendu par les analystes de Bloomberg, qui tablaient sur environ 14,5 milliards de dollars.

Dans un marché où les valeurs bancaires et financières sont en baisse, Morgan Stanley fait ainsi figure d'exception en prenant 3,45% à New York.

Plan de la dernière chance pour Superdry ___

La chaîne de vêtements britannique Superdry, qui lutte pour sa survie, dévissait de 32,62% à Londres après avoir annoncé un plan de restructuration de la dernière chance, une augmentation de capital et un prochain retrait de cotation.

Ericsson salué ___

À Stockholm, Ericsson gagnait 3,17% après avoir annoncé une hausse de 66% de son bénéfice net au premier trimestre à 2,6 milliards de couronnes (225 millions d'euros), grâce à une gestion serrée de ses coûts, mais un recul de 15% de son chiffre d'affaires.

Du côté de l'or et du bitcoin ___

L'or reculait de 0,44% à 2.372,79 dollars. Depuis le 1er janvier, le cours de l'or a bondi de plus de 15%.

Le bitcoin cédait 1,21% à 62,390 dollars.

afp/rp