New York (awp/afp) - Les Bourses européennes ont peu bougé mercredi, temporisant avant les prochaines projections sur la politique monétaire de la Banque centrale américaine et la conférence de son président Jerome Powell que Wall Street a finalement accueillies avec enthousiasme.

Les trois indices newyorkais ont battu des records: le Dow Jones a gagné 1,03%, le Nasdaq a bondi de 1,25% et le S&P 500 a avancé de 0,89%.

En Europe, Francfort a gagné 0,15%, Milan 0,09% et Londres a terminé stable (-0,01%). La Bourse de Paris a fait exception avec une baisse de 0,48%, plombée par un repli du secteur du luxe, poids lourd de la cote. A Zurich, le SMI a gagné 0,35%.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a maintenu mercredi inchangés ses taux, qui demeurent au plus haut depuis plus de vingt ans, entre 5,25% et 5,50%.

Mais surtout les membres de la Fed, qui ont relevé nettement leur projection de croissance du PIB (Produit intérieur brut) des Etats-Unis à 2,1% cette année, au lieu de 1,4% précédemment, ont confirmé leurs prévisions de trois baisses de taux d'un quart de point de pourcentage en 2024, une année électorale.

Ces projections ont plu aux investisseurs à New York qui craignaient que la banque centrale ne signale qu'elle allait garder des taux élevés plus longtemps alors que l'inflation a du mal à continuer de baisser.

"Nous sommes fermement déterminés à ramener l'inflation à 2% au fil du temps. C'est notre objectif et nous atteindrons cet objectif. Les marchés croient que nous y parviendrons et nous devons le croire", a martelé le président de la Fed Jerome Powell.

Pour sa part, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde a prévenu mercredi du danger d'ajuster "trop tard" les taux directeurs de l'institution, si elle attend d'avoir tous les indicateurs pour se décider. L'économie en Europe est beaucoup moins dynamique que celle des États-Unis.

Si Christine Lagarde a laissé entendre que les taux pourraient baisser pour la première fois en juin, la BCE ne peut pas s'engager au-delà sur un nombre prédéfini de baisses, a-t-elle affirmé.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt souverains européens se sont détendus. Celui de l'emprunt de l'État allemand à dix ans s'établissait à 2,43% vers 16H30 GMT contre 2,45% la veille.

Le taux américain à deux ans a plongé à 4,60% contre 4,68% la veille.

Le luxe plombé par Kering ___

Le groupe de luxe Kering a annoncé mardi anticiper une baisse de son chiffre d'affaires "de l'ordre de 10%" au premier trimestre sur un an, plombé par les difficultés de sa marque phare Gucci.

L'action de Kering a dévissé de 11,91% à Paris, entraînant un peu LVMH (-1,63%). A Londres, Burberry a perdu 3,29% et à Zurich, Richemont a lâché 2,22%.

Boeing creuse ses pertes ___

Le constructeur aéronautique américain Boeing a prévenu mercredi que l'incident sur un vol Alaska Airlines début janvier aurait des répercussions négatives sur ses résultats financiers et qu'il s'attend à creuser sa perte opérationnelle au premier trimestre.

Le responsable s'est toutefois voulu rassurant, estimant qu'à plus long terme, les marges allaient atteindre "des niveaux historiques aux alentours de 2025, 2026".

L'action a repris 3,67%, depuis le début de l'année, elle a cédé plus de 25%.

Le groupe de divertissements américain Paramount Global (CBS) a pris 11,80% à 12,51 dollars alors que le groupe d'investissements américain Apollo Global Management propose d'acheter son activité Hollywood Studio pour 11 milliards de dollars, selon le Wall Street Journal.

Tensions autour de Prudential ___

L'assureur britannique Prudential, dont l'activité est tournée vers l'Asie et l'Afrique et dont le cours de Bourse pâtit ces derniers temps d'inquiétudes sur l'économie chinoise, a chuté de 4,54% à Londres malgré l'annonce d'un retour aux bénéfices annuels en 2023.

Du côté du pétrole, du bitcoin et des devises ___

Le bitcoin en repli en journée a repris de l'allure avec le retour du goût du risque. Il est remonté de 5,63% à 67.328 dollars.

Les prix du pétrole ont perdu du terrain, les investisseurs prenant des bénéfices après une envolée des cours débutée la semaine passée. Le baril de Brent a cédé 1,63% à 85,95 dollars et celui de WTI américain a perdu 2,14% à 81,68 dollars.

Le dollar a abruptement fléchi après la décision de la Fed de conserver le projet de trois baisses de taux d'un total de 75 points de base cette année. Le billet vert perdait 0,51% face à l'euro à 1,0921 dollar pour un euro.

Le yen est tombé à 165,21 yen pour un euro, un plus bas depuis 2008.

afp/rp