LE CAIRE (Reuters) - Au moins 20 Palestiniens ont été tués et plusieurs autres blessés par des frappes aériennes israéliennes sur trois maisons à Rafah, ont déclaré lundi des médecins, alors qu'une nouvelle session de pourparlers en vue d'une trêve est prévue au Caire entre le Hamas et les médiateurs de l'Egypte et du Qatar.

Dans la ville de Gaza, dans le nord de l'enclave palestinienne, l'aviation israélienne a bombardé deux maisons, faisant au moins quatre morts et là aussi plusieurs blessés, selon les autorités sanitaires locales.

L'armée israélienne a dit vérifier ces affirmations.

Israël considère Rafah comme le dernier bastion du Hamas dans la bande de Gaza. L'Etat hébreu évoque depuis plusieurs semaines un assaut imminent contre cette ville proche de la frontière avec l'Egypte où se sont réfugiés plus d'un million de Palestiniens déplacés par le conflit déclenché par l'attaque du mouvement islamiste dans le sud d'Israël le 7 octobre.

Les Nations unies et de nombreux pays appellent Israël à s'abstenir d'un tel assaut, redoutant une catastrophe humanitaire.

Des responsables du Hamas ont déclaré dimanche qu'une délégation emmenée par Khalil al Hayya, numéro deux du groupe dans la bande de Gaza, se trouverait ce lundi au Caire pour discuter d'une proposition de cessez-le-feu soumise par le mouvement islamiste palestinien à l'Egypte et au Qatar et de la réponse israélienne.

Les efforts de médiation de l'Egypte et du Qatar sont soutenus notamment par les Etats-Unis. Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, se trouve à Ryad avec le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné. Les deux hommes doivent rencontrer ce lundi leurs homologues du Qatar, de l'Egypte, de l'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et de la Jordanie pour évoquer l'avenir de la bande de Gaza.

Stéphane Séjourné a dit à Reuters que "les choses avancent mais il faut toujours être prudent dans ces discussions et négociations". "La situation à Gaza est catastrophique et nous avons besoin d'un cessez-le-feu", a-t-il ajouté.

Les responsables du Hamas qui ont parlé à Reuters n'ont pas précisé le contenu des dernières propositions de leur mouvement mais une source proche des pourparlers a dit à Reuters que le groupe palestinien devrait aussi réagir à la dernière offre de trêve présentée samedi par Israël.

D'après cette source, ce plan prévoit un accord sur la libération de moins de 40 otages toujours retenus dans la bande de Gaza en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël. Dans un deuxième temps, la trêve devrait se traduire par une "période de calme durable", une formule de compromis définie par Israël en réponse à la demande du Hamas d'un cessez-le-feu permanent.

Dans ce cadre, Israël accorderait une liberté de déplacement entre le nord et le sud de la bande de Gaza et engagerait un retrait partiel de ses troupes, selon cette source.

"Le Hamas a des questions et des demandes de précisions au sujet de la réponse israélienne à sa proposition, que le mouvement a reçue vendredi de la part des médiateurs", a dit un responsable du Hamas à Reuters, laissant ainsi entendre qu'aucune position officielle ne serait arrêtée dans l'immédiat.

(Nidal Al Mughrabi, avec Andrew Mills et John Irish; version française Camille Raynaud et Bertrand Boucey, édité par Kate Entringer)

par Nidal al-Mughrabi