Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux attendent jeudi la conclusion de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE), espérant une confirmation de sa volonté de baisser ses taux en juin, au lendemain d'une mauvaise surprise sur l'inflation américaine.

Après avoir vu mercredi leur rebond du début de séance boursière brisé par la publication de l'indicateur CPI de l'inflation aux Etats-Unis, les indices boursiers européens ont ouvert jeudi près de l'équilibre. Vers 09h10, Paris avançait de 0,19%, Londres de 0,05% et Francfort cédait 0,02%.

Wall Street a terminé en nette baisse mercredi, avec un repli de plus de 1% pour le Dow Jones.

Cette tendance s'est répercutée sur le Japon, où la Bourse de Tokyo a clôturé jeudi en recul de 0,35%. En Chine, Shanghai montait de 0,22% et Hong Kong cédait 0,21% dans les derniers échanges.

L'inflation américaine supérieure aux attentes des analystes pour le troisième mois consécutif, à 3,5% sur un an en mars, a porté un coup aux investisseurs qui ont renoncé pour la plupart à anticiper une première baisse des taux directeurs de la banque centrale américaine (Fed) en juin.

"L'inflation a surpris à la hausse dans le contexte d'un marché du travail et d'une économie résiliente, nous prévoyons désormais que la Fed ne réduira ses taux qu'une seule fois cette année", indiquent jeudi les analystes de Barclays, qui tablaient auparavant sur trois baisses de taux en 2024.

Un autre indicateur des prix aux Etats-Unis, mais côté producteur, est attendu en milieu de séance boursière européenne jeudi. Il est considéré comme un indicateur avancé de l'inflation.

Mais les investisseurs auront le regard tourné vers Francfort où se tiendra jeudi une réunion de la BCE. Avec une inflation à 2,4% en mars sur un an dans la zone euro, l'institution est dans une position plus adéquate pour relâcher la politique monétaire.

"La répercussion des hausses passées des taux (...) continue de modérer" l'activité et donc les prix, a noté Chris Hare, économiste de HSBC.

Après cette réunion, la BCE ne se réunira pas pour discuter des politiques monétaires avant juin, moment sur lequel parie le marché pour la première baisse des taux directeurs.

Publicis confirme

Le géant français de la communication Publicis a confirmé jeudi ses objectifs annuels et dévoilé un solide résultat au premier trimestre, avec une hausse de 4,9% des recettes, portée par ses filiales technologiques malgré un contexte macroéconomique difficile. Son action cédait 0,30%.

Biden interrogé sur Nippon Steel

Lors de la visite d'Etat à Washington du Premier ministre japonais Fumio Kishida mercredi, Joe Biden a été interrogé par la presse sur le sujet sensible du projet d'acquisition du sidérurgiste U.S. Steel par le groupe japonais Nippon Steel, auquel le président américain, candidat à sa réélection en novembre, est opposé.

Mais M. Biden s'est contenté mercredi de renouveler son soutien aux "travailleurs" américains. M. Kishida a dit espérer une issue "positive" pour les deux parties sur ce dossier.

L'action Nippon Steel a perdu 0,35% jeudi à la Bourse de Tokyo, après que le titre U.S. Steel avait pris mercredi 1,62% à Wall Street.

Le yen peine à rebondir

Le yen est tombé, mercredi, à son plus faible niveau depuis 33 ans par rapport au dollar (153,24 yens pour un dollar), toujours plombé par la différence entre la politique de la Fed et celle de la banque centrale japonaise. Jeudi, vers 07H00 GMT, la devise nippone valait encore 153,19 yens pour un dollar (-0,04% sur la séance).

L'euro cédait, lui, 0,07% face au dollar, à 1,0735 dollar pour un euro, au lendemain d'une forte baisse.

Le bitcoin montait de 1,44% à 70'811 dollars.

Les prix du pétrole baissaient légèrement. Le baril de Brent valait 90,41 dollars (-0,08%) et celui de WTI 86,12 dollars (-0,10%).

Sur le marché obligataire, après leur forte remontée mercredi, les taux d'intérêt de l'Etat américain se stabilisaient, autour de 4,55% pour l'échéance à 10 ans. Ceux des Etats européens montaient légèrement.

afp/ck