New York (awp/afp) - Les investisseurs ont adopté une attitude prudente vendredi, les tensions au Moyen-Orient les poussant à privilégier les actifs sûrs par crainte d'une contagion du conflit.

En Europe, les indices ont entamé la journée plein d'entrain mais une fois de plus cette semaine cela n'a pas duré: Paris a finalement reculé de 0,16% et Francfort de 0,13%. A Zurich le SMI a cédé 0,75%.

Londres a fait mieux que résister, prenant 0,91% et frôlant un record en séance et en clôture. L'indice FTSE 100 est notamment porté par le poids des entreprises liées aux matières premières, comme Glencore (+5,10%) et BP (+3,67%) qui ont bondi dans le sillage des prix du pétrole.

A Wall Street, les indices ont terminé en berne: le Dow Jones a cédé 1,24%, le S&P 500 1,46% et le Nasdaq 1,62%.

Sur la semaine, seule Londres affiche une performance positive.

Hausse de l'or, du pétrole, du dollar, baisse des taux d'intérêt: sur un grand nombre d'actifs financiers, "les inquiétudes géopolitiques ont déclenché une certaine aversion pour le risque" a commenté Patrick O'Hare, analyste chez Briefing.com.

"Le facteur peur a joué", a renchéri Peter Cardillo de Spartan Capital.

Les forces israéliennes ont mené vendredi de nouveaux raids meurtriers dans la bande de Gaza dévastée par six mois de guerre, sur fond de craintes d'une riposte de l'Iran contre Israël accusé d'une frappe contre le consulat iranien à Damas.

Vendredi, les taux d'intérêt des Etats sont repartis fortement à la baisse: le taux à 10 ans de l'emprunt américain valait 4,51%, contre 4,59% la veille, mais cela n'effaçait pas la montée les jours précédents.

En Europe, les nets replis des taux allemands (de 2,46% à 2,36%) et français (de 2,96% à 2,86%) permettent d'effacer leur bond du milieu de semaine.

Autre raison de la prudence des investisseurs selon Patrick O'Hare, "la crainte que les bénéfices des entreprises ne soient pas à la hauteur des attentes", alors que les premiers résultats des banques américaines ont été mal accueillis.

Les banques américains sans convaincre ___

Du côté des actions, la banque américaine JPMorgan Chase a annoncé vendredi des résultats trimestriels meilleurs qu'attendu au premier trimestre 2024, mais les marchés ont été déçus par certaines perspectives, notamment "un grand nombre de pressions inflationnistes persistantes" décrites par le dirigeant Jamie Dimon. L'action a chuté de 5,32%.

Les résultats de la banque Citigroup ont été marqués par la hausse sensible des provisions sur crédits impayés, même si le chiffre d'affaires a un peu moins baissé qu'attendu par les analystes. L'action, membre du Dow Jones, a dégringolé de 6,47%.

Le premier gestionnaire d'actifs au monde, BlackRock, a perdu 2,87%.

L'euro au plus bas depuis novembre ___

Le dollar grimpait face à l'euro, au plus haut depuis novembre. Les tensions géopolitiques favorisent le billet vert, qui a un statut de valeur refuge pour les investisseurs, mais il bénéficie aussi du moindre nombre de baisses de taux directeurs de la Fed, la banque centrale américaine, désormais anticipé par les investisseurs.

L'euro perdait 0,78% vers 20H30 GMT face au billet vert à 1,0642 dollar. Sur la semaine, il cède 1,77%.

L'or a atteint un nouveau record vendredi, au-dessus des 2.400 dollars l'once, avant de se replier en clôture à 2.341 dollars.

Les cours du pétrole sont montés à un sommet de plus de cinq mois, dopés par la perspective d'une riposte iranienne contre Israël et l'éventualité d'une perturbation de l'offre d'or noir.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'est octroyé 0,79%, pour clôturer à 90,45 dollars. Il a grimpé en séance jusqu'à 92,18 dollars, une première depuis fin octobre.

La baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en mai, a lui glané 0,75%, à 85,66 dollars.

Le bitcoin cédait 4,55% à 67.302 dollars.

afp/rp