New York (awp/afp) - Les Bourses mondiales se sont crispées jeudi après de mauvaises nouvelles sur la croissance aux États-Unis et des résultats d'entreprises mal accueillis, notamment ceux de Meta.

En Europe, Paris a reculé de 0,93%, Francfort de 0,95% et Milan de 0,97%. A Zurich, le SMI a cédé 0,97%.

Londres a résisté (+0,48%), grâce à d'importants mouvements dans le secteur des matières premières.

En Asie, la Bourse de Tokyo aussi a cédé 2,16%.

A Wall Street, le Dow Jones a reculé de 0,98%, l'indice Nasdaq a abandonné 0,64% et l'indice élargi S&P 500 a perdu 0,46%.

Pour Angelo Kourkafas, d'Edard Jones, les résultats de Meta, mercredi après Bourse, ont donné le la à la séance de jeudi.

Le géant des réseaux sociaux a dépassé les projections du marché au premier trimestre, mais les opérateurs ont surtout retenu les prévisions du deuxième trimestre, considérées comme timorées.

Par ailleurs, le relèvement de la fourchette d'investissements pour l'exercice en cours a également déplu et le titre a plongé de 10,56%.

"Les attentes du marché sont si élevées pour la tech, que l'on assiste à un ajustement des valorisations", a commenté Angelo Kourkafas.

Déjà déstabilisée, la place new-yorkaise a franchement vacillé après que le département du Commerce a annoncé que la croissance n'avait atteint que 1,6% en rythme annualisé au premier trimestre, alors que les économistes attendaient 2,5%.

Pire, les éléments relatifs aux prix dans le rapport de jeudi ont montré une accélération de l'inflation.

"La combinaison d'une croissance bien en deçà des projections et d'un indice de prix au-dessus fait planner le spectre de la stagflation", situation économique redoutée, qui conjugue activité économique anémique et hausses de prix importantes, a résumé, dans une note, José Torres, d'Interactive Brokers.

Dans la foulée, le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans est monté jusqu'à 4,73%, au plus haut depuis près de six mois.

Mais après avoir frôlé le K.-O., Wall Street a recoupé une bonne partie de ses pertes en fin de séance.

"Les détails (du rapport sur la croissance) sont meilleurs que ne le laisse penser le chiffre principal", a indiqué Angelo Kourkafas.

La croissance de base, c'est-à-dire hors dépenses publiques, exportations et variation des stocks, a atteint 2,8%, un niveau beaucoup plus élevé que le chiffre global.

L'aérien mitigé ___

Le titre d'American Airlines a pris 1,51%, malgré une perte plus lourde qu'espéré sur les trois premiers mois de l'année. Le directeur financier, Devon May, a indiqué que les réservations estivales dépassaient celles de l'an dernier.

Son concurrent Southwest a lui piqué du nez (-6,96%), après avoir également dévoilé une perte plus importante que prévu et annoncé des mesures visant à s'ajuster à un plus faible nombre d'appareils livrés par Boeing, notamment la suppression de quatre dessertes.

BHP vise Anglo American ___

L'action d'Anglo American a bondi de 16,10% à Londres, tandis que celle de BHP a perdu plus de 2%.

Le groupe minier britannique a annoncé jeudi faire l'objet d'une proposition de rachat "non sollicitée" de son concurrent australien BHP, ce qui pourrait déboucher sur l'une des plus importantes transactions dans ce secteur depuis des années. L'offre le valoriserait à 38,8 milliards de dollars.

Deutsche Bankable ___

Les publications dans le secteur des banques (Sabadell +7,70%; Barclays +6,93%; Deutsche Bank +8,30%) ont convaincu.

Mais les résultats en Europe n'ont pas apporté que des bonnes nouvelles aux investisseurs.

Industrade (-11,88%) en Suède, Adyen (-18,43%) à Amsterdam, Neste (-12,53%) à Helsinki ou encore Dassault Systèmes (-4,24%) à Paris ont chuté après leur publication.

Chute inexorable du yen ___

A la veille de la réunion de la Banque du Japon, le yen est tombé à un nouveau plus bas face au billet vert depuis juin 1990, à 155,75 yens.

L'euro était en hausse de 0,28% à 1,0730 dollar.

Côté pétrole, les cours se sont redressés en fin de séance jeudi, échappant à une baisse grâce à un accès de faiblesse du dollar et au rebond sur un seuil technique.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a grappillé 1,12%, clôturant à 89,01 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance a lui grignoté 0,91%, à 83,57 dollars.

afp/rp