New York (awp/afp) - Les Bourses européennes se sont repliées, jeudi, tandis que Wall Street a rebondi, calmée par un nouvel indicateur d'inflation meilleur qu'attendu après la mauvaise surprise de la veille.

Eu Europe, la Bourse de Paris a lâché 0,27%, Francfort a abandonné 0,79% et Londres a reculé de 0,47%. A Zurich, le SMI a cédé 0,26%.

A New York, le Dow Jones a terminé proche de l'équilibre (-0,01%), l'indice Nasdaq a pris 1,68% et l'indice élargi S&P 500 a gagné 0,74%.

"Quand vous regardez (l'indice de prix à la production) PPI", publié jeudi, "il n'y a pas eu de grosse surprise", a commenté Tom Cahill, de Ventura Wealth Management. "Donc le fait que le marché monte à ce point relève davantage du soulagement que cela n'ait pas été pire que prévu."

L'indice PPI des prix de gros a augmenté de 0,2% sur un mois en mars, soit moins que les 0,3% attendus par les économistes. Ce rapport faisait suite à celui de l'indice des prix à la consommation CPI, mercredi, dans lequel les prix avait surpris à la hausse.

Le PPI "laisse présager de moindres pressions inflationnistes dans les mois à venir", a estimé, dans une note, José Torres, d'Interactive Brokers, car les prix à la production sont considérés comme un indicateur avancé.

Pour autant, sur un an, l'indice PPI affiche une hausse de 2,1%, au plus haut depuis près d'un an (avril 2023).

"Il y a des signes de désinflation en de nombreux endroits, mais le dernier kilomètre va être le plus difficile", a prévenu Jamie Cox, d'Harris Financial Group.

Le marché obligataire ne s'y est pas trompé et s'est encore un peu tendu, après le raidissement brutal de mercredi. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans a inscrit un nouveau sommet de près de cinq mois, à 4,59%.

Le repli des obligations souveraines, dont le prix évolue en sens opposé de leur taux, tient aussi à un regain d'appétit pour le risque ainsi qu'aux résultats, jugés décevants, d'une importante émission de bons du Trésor à 30 ans.

La place new-yorkaise a maintenant le regard tourné vers la saison des résultats, qui commence vendredi avec une volée de financières, dont JPMorgan Chase, Wells Fargo et Citigroup.

En Europe, l'actualité dominante est venue de la Banque centrale européenne (BCE) qui a annoncé laisser ses taux inchangés, pour la cinquième fois consécutive, temporisant avant une possible baisse en juin grâce au fort recul de l'inflation en zone euro.

Avec une inflation de 2,4% en mars, la BCE est ainsi dans une position plus favorable que les Etats-Unis pour commencer à assouplir sa politique monétaire, les principales banques centrales occidentales poursuivant l'objectif de ramener l'inflation à 2%.

Sur le marché des changes, la monnaie unique européenne cédait 0,15%, à 1,0726 dollar pour un euro.

L'aciériste Thyssenkrupp au poteau ___

Thyssenkrupp (-7,02%) a subi des dégagements après des informations de presse sur les difficultés à réorganiser sa division sidérurgique. Aucun plan de redressement ne sera présenté lors de la réunion prévue jeudi en soirée entre représentants du conseil de surveillance et du directoire de la division en perte, affirme le journal économique allemand Handelsblatt.

Amazon au sommet ___

Amazon (+1,67%) a enregistré un nouveau record absolu en séance, après que le directeur général, Andy Jassy, s'est dit confiant dans la possibilité de faire baisser encore les coûts du géant du commerce en ligne et de l'informatique à distance (cloud computing).

Le pétrole en baisse ___

Les cours du pétrole ont terminé en baisse, faute de nouveau développement concret entre Iran et Israël, la République islamique ayant promis une riposte à l'Etat hébreux après une frappe sur l'annexe de son ambassade à Damas.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a abandonné 0,81%, pour clôturer à 89,74 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), a reculé de 1,38%, à 85,02 dollars.

Le bitcoin prenait 0,96% à 70.480,31 dollars.

afp/rp