Deux législateurs républicains américains influents ont exhorté le responsable de l'autorité fédérale de régulation de l'énergie à traiter les demandes de projets de gaz naturel liquéfié (GNL), estimant que tout retard pourrait contraindre les alliés et les partenaires à se tourner vers des pays comme le Qatar et l'Iran pour se procurer ce combustible.

En janvier, le président démocrate Joe Biden a annoncé une pause dans l'approbation par le ministère de l'énergie des exportations de GNL vers des pays d'Asie et d'Europe, afin d'étudier les incidences environnementales, climatiques et économiques de ce secteur en plein essor.

La Commission fédérale de régulation de l'énergie, un organe indépendant, approuve d'autres aspects des projets de GNL, notamment la construction. Le projet Calcasieu Pass 2 LNG de Venture Global a reçu l'approbation environnementale de la FERC en juillet de l'année dernière, mais la FERC ne s'est pas encore prononcée sur sa construction.

Le sénateur John Barrasso, membre de la commission de l'énergie du Sénat, et la représentante Cathy McMorris Rodgers, présidente de la commission de l'énergie de la Chambre des représentants, tous deux républicains, ont exhorté le président de la FERC, Willie Phillips, dans une lettre datée du 30 avril, à traiter les demandes de projets de GNL en temps voulu et de manière équitable.

L'année dernière, les États-Unis sont devenus le premier exportateur mondial de GNL, c'est-à-dire de gaz naturel surfondu et transformé en liquide avant d'être expédié. Ses partisans affirment qu'il peut aider certaines économies à cesser d'utiliser le charbon. Mais de nombreux écologistes affirment que le GNL enferme les consommateurs dans une dépendance aux combustibles fossiles pour des décennies et qu'une fois regazéifié, le GNL peut provoquer des fuites de méthane, un puissant gaz à effet de serre, à partir des gazoducs.

POURQUOI C'EST IMPORTANT ?

Cela montre que la pause de M. Biden devient de plus en plus politique, car c'est la première fois que M. Barrasso exerce une pression officielle sur la FERC à ce sujet. Ce mois-ci, près de 75 législateurs démocrates ont envoyé une lettre à M. Biden pour exprimer leur soutien à la pause.

Outre le CP2, quatre autres projets de GNL attendent l'approbation de la FERC.

CITATIONS CLÉS

"La Commission ne doit pas compromettre son indépendance vis-à-vis de la Maison Blanche et du ministère de l'énergie en mettant en pause ou en retardant son examen de toute demande dont l'approbation est nécessaire pour l'implantation, la construction, l'expansion ou l'exploitation d'une installation de GNL", ont déclaré les législateurs dans leur lettre.

"Le fait de retarder davantage la procédure d'examen de la FERC nuirait aux États-Unis et à leurs alliés et serait injuste pour les promoteurs de projets.

QUELLE EST LA PROCHAINE ÉTAPE ?

La FERC révélera jeudi si elle examinera le projet CP2 ou d'autres projets de GNL lors de sa réunion publique du 23 mai. Un porte-parole de la FERC a déclaré que Phillips répondrait aux législateurs "en temps voulu".