Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole baissaient encore mercredi, la réponse d'Israël à l'attaque iranienne se faisant toujours attendre, les investisseurs mettant en balance les risques géopolitiques au Moyen-Orient d'un côté, les stocks et l'état de l'économie américaine de l'autre.

Vers 09H10 GMT (11H10 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin perdait 0,38% à 89,68 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, baissait de 0,41%, à 84,98 dollars.

Le marché s'emploie "à réduire une partie de la prime de guerre qui a été intégrée dans les prix en raison des tensions persistantes entourant le conflit à Gaza et de l'attaque de missiles iraniens sur Israël", explique John Evans, analyste chez PVM Energy.

Douze jours après une frappe meurtrière contre son consulat à Damas le 1er avril, imputée à Israël, l'Iran a lancé samedi soir une attaque de drones et de missiles contre le territoire israélien, la première jamais menée à partir du sol iranien.

Israël mûrit sa riposte. A Téhéran, le président Ebrahim Raïssi a prévenu mardi que "la moindre action" d'Israël contre "les intérêts de l'Iran" provoquerait "une réponse sévère, étendue et douloureuse" de son pays.

Les Etats-Unis vont quant à eux imposer de nouvelles sanctions visant l'Iran, dont ses programmes de drones et missiles, son corps des Gardiens de la révolution et son ministère de la Défense, a détaillé dans un communiqué Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden.

Jusqu'à présent, "Israël a adhéré aux appels internationaux à la retenue", juge John Evans. "Ce faisant, le brouillard de peur du conflit qui occulte toutes les autres tendances (sur le marché du pétrole) commence à se dissiper" pour laisser places aux préoccupations autour de l'économie américaine.

Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Jerome Powell a indiqué mardi que "les dernières données macroéconomiques" n'avaient "clairement pas renforcé (la) confiance" des membres de l'institution quant au retour de l'inflation vers son objectif de long terme, soit 2% par an.

L'inflation a ainsi rebondi en mars aux Etats-Unis, à 3,5% sur un an contre 3,2% précédemment, selon l'indice de prix à la consommation CPI.

Les investisseurs attendent aussi des données hebdomadaires sur les stocks de pétrole américains.

La fédération des professionnels du secteur, l'American Petroleum Institute (API), a estimé mardi que les réserves commerciales de brut américaines s'étaient renforcées de plus de 4 millions de barils pour la semaine achevée le 12 avril.

Les données de l'API sont toutefois réputées moins fiables que celles de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), qui publiera mercredi ses statistiques hebdomadaires sur l'état des stocks américains.

Les analystes s'attendent également à une augmentation des stocks de brut, mais plus modeste.

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