Actualise le pétrole, ajoute gaz américain

Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole hésitent jeudi, pris entre le risque géopolitique au Moyen-Orient après de nouvelles frappes, et les perspectives moroses de la demande dans un environnement de taux élevés plus longtemps.

Vers 12H15 GMT (13H15 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en avril, perdait 0,22% à 82,85 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, baissait de 0,22% à 77,74 dollars.

"Le marché continue de jongler avec des perspectives de demande plus sombres et des risques géopolitiques croissants au Moyen-Orient", commentent les analystes de DNB.

Israël a effectué jeudi de nouvelles frappes aériennes contre la ville surpeuplée de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, pendant que se poursuivent des pourparlers compliqués pour tenter d'instaurer une trêve dans le territoire palestinien.

En parallèle, les investisseurs "surveillent de près l'attitude des banques centrales en matière de réduction des taux d'intérêt", affirme Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.

"Les dernières minutes de la réunion de janvier de la Fed (Réserve fédérale américaine, ndlr) ont révélé une bonne dose de scepticisme parmi les responsables de la politique monétaire quant à une baisse imminente" des taux d'intérêts, explique-t-il.

Un environnement de taux élevés a tendance à peser sur la croissance et donc la demande de brut.

Les investisseurs attendent désormais la publication de l'état des stocks hebdomadaires commerciaux américains par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) pour la semaine achevée le 16 février.

La fédération des professionnels du secteur, l'American Petroleum Institute (API), a estimé mercredi que les stocks de brut avaient grimpé d'environ 7,17 millions de barils la semaine dernière, et ceux d'essence de 415.000 barils. Les données de l'API sont réputées toutefois moins fiables que celles de l'EIA.

Les analystes tablent pour leur part sur une hausse de 3,75 millions de barils des réserves commerciales de brut, et sur une baisse de 2,6 millions de barils d'essence, selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg.

Côté gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, perdait 0,9% à 23,75 euros le mégawattheure (MWh).

Mardi, le TTF a même atteint un nouveau plus bas depuis juin 2023, à 23,295 euros.

Les prix continuent de baisser, "la demande de gaz étant extrêmement faible en raison des températures hivernales élevées et des stocks de gaz à un niveau saisonnier record" en Union européenne, note DNB.

Les réserves de gaz, habituellement très sollicitées pour le chauffage pendant l'hiver, sont en effet encore remplies à 64,92% en moyenne dans les pays de l'UE, selon la plateforme européenne Agregated Gas Storage Inventory (AGSI).

Son homologue américain a aussi atteint mardi un plus bas depuis juin 2020, à 1,522 dollar par million de British thermal unit (BTU, une unité de mesure anglo-saxonne).

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