Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole montaient légèrement mardi après que l'Arabie saoudite a renoncé à un projet d'augmentation de sa capacité de production, les investisseurs restant cependant à l'affût d'une potentielle escalade du conflit au Moyen-Orient avec des représailles américaines.

Vers 10H30 GMT (11H30 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, prenait quelque 0,11% à 82,49 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, gagnait 0,31% à 77,02 dollars.

L'Arabie saoudite a demandé à sa compagnie nationale Aramco de maintenir sa capacité de production de pétrole à 12 millions de barils par jour (mbj), renonçant à un projet d'augmentation annoncé en 2021 qui devait porter la capacité maximale à 13 mbj, a indiqué le géant pétrolier mardi.

"Le message qui en découle est que l'Arabie saoudite vise à faire primer le prix sur le volume", affirme Bjarne Schieldrop, de chez Seb.

L'Arabie saoudite produit généralement 2 millions de barils par jour en dessous de sa capacité maximale, estime l'analyste.

Ainsi, "si l'Arabie saoudite décidait de porter sa capacité à 13 mbj, elle chercherait probablement à produire 11 mbj", soit une quantité de pétrole qui ferait alors baisser les prix.

Cela pourrait également "indiquer que l'Arabie saoudite a modéré sa vision de l'équilibre futur du marché pétrolier", compte tenu de la forte croissante de l'offre venant de pays hors Opep+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés) comme les Etats-Unis, soulignent les analystes de DNB.

"Il se peut que l'Arabie saoudite ait réalisé que l'augmentation de sa capacité n'est pas nécessaire pour servir le marché du pétrole à moyen terme", estiment-ils.

En parallèle, le marché a les yeux tournés sur les Etats-Unis, après une attaque au drone à la frontière jordano-syrienne qui a tué trois soldats américains dimanche, et que Washington a attribuée à des groupes armés proches de l'Iran.

Les Etats-Unis ont promis lundi des représailles "conséquentes" tandis que l'Iran a démenti toute implication, dans un contexte régional déjà explosif en raison de la guerre entre Israël et le Hamas.

"La crainte d'une intensification du conflit, que ce soit par une attaque américaine directe contre l'Iran ou par l'imposition de sanctions strictes sur les exportations (de brut) de Téhéran", exerce une pression à la hausse sur les prix, souligne Ricardo Evangelista, de ActivTrades.

Malgré les sanctions pétrolières américaines imposées à Téhéran, l'Iran a augmenté sa production en 2023. "Cela a été possible parce que (le président américain) Joe Biden a fermé les yeux (...) afin d'atténuer la pression sur les prix de l'énergie avant l'élection américaine", estiment les analystes de DNB.

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