Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole hésitaient mardi, pris entre les tensions géopolitiques au Moyen-Orient et l'environnement de taux élevés qui pourrait peser sur la croissance au niveau mondial.

Vers 10H30 GMT (11H30 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en avril, perdait 0,10% à 82,45 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, baissait de 0,08% à 77,52 dollars.

"Le marché est confronté à des signaux contradictoires", expliquent les analystes d'Energi Danmark, "les inquiétudes concernant le report des réductions des taux d'intérêt (de la Réserve fédérale américaine ou Fed, ndlr) et le renforcement du dollar américain étant contrebalancées par (...) l'incertitude concernant la situation au Moyen-Orient".

Un environnement de taux élevés a tendance à peser sur l'activité économique et donc la demande de brut, étroitement liée à la croissance.

En parallèle, les investisseurs scrutent toujours la situation au Moyen-Orient. Les Houthis, qui contrôlent une bonne partie du Yémen, mènent depuis novembre des attaques en mer Rouge et dans le golfe d'Aden contre des navires qu'ils estiment liés à Israël, disant agir en "solidarité" avec les Palestiniens dans le contexte de la guerre à Gaza.

Les Etats-Unis ont frappé lundi des drones et des systèmes de missiles de croisière antinavire des rebelles houthis au Yémen, a annoncé le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).

Pour le moment, ni la coalition qui compte notamment les Etats-Unis et le Royaume-Uni, ni les frappes menées contre les Houthis au Yémen ne sont parvenues à stopper les attaques de ces rebelles.

"Si les infrastructures et la production terrestres ne sont pas touchées, l'allongement des délais d'expédition met en évidence des tensions à court terme" sur l'approvisionnement en brut, affirme John Evans, de PVM Energy.

Lundi, les prix du pétrole avaient bénéficié des attentes des investisseurs d'une "extension au deuxième trimestre des réductions de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et des producteurs alliés" dans le cadre de l'accord Opep+, explique Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb.

Fin 2023, Ryad avait annoncé l'extension de sa mesure de réduction d'un million de barils par jour (bpj) jusqu'à la fin du premier trimestre 2024, suivi par la Russie, prolongeant également et renforçant ses coupes sur ses exportations de trois mois.

D'autres pays membres de l'alliance comme les Emirats arabes unis, l'Irak, le Koweït, le Kazakhstan, l'Algérie ou Oman avaient également annoncé procéder à des diminutions de production de moindre ampleur, pour près de 700.000 bpj au total, jusqu'en mars 2024.

Jorge Leon, analyste de Rystad Energy, s'attend à ce que les coupes volontaires soient prolongées d'un trimestre. "L'annonce devrait avoir lieu la semaine prochaine" pour le début du mois de mars, précise-t-il à l'AFP.

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