Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole rebondissaient vendredi après des frappes américaines en Syrie sur des cibles liées à l'Iran, faisant craindre une escalade des tensions géopolitiques au Moyen-Orient qui pourrait conduire à des perturbations de l'approvisionnement.

Vers 10H45 GMT (12H45 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre prenait 2,13%, à 89,80 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, gagnait 2,15% à 85,00 dollars.

Les cours des deux références mondiales du brut sont en hausse "en raison des frappes aériennes américaines en Syrie qui ont accru les tensions au Moyen-Orient" et des avertissements de l'Iran aux Etats-Unis, expliquent les analystes de DNB.

Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a annoncé que les Etats-Unis avaient mené des frappes jeudi contre deux installations utilisées par les Gardiens de la révolution iraniens et des "groupes affiliés" dans l'est de la Syrie.

Les investisseurs redoutent un embrasement dans la région, alors que l'Iran, puissant soutien du Hamas, a lancé plusieurs avertissements aux Etats-Unis, allié d'Israël.

Jeudi, devant les Nations unies, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré que l'Iran ne souhaitait pas l'extension du conflit. "Mais je préviens que si le génocide à Gaza se poursuit, ils ne seront pas épargnés par ce feu", a-t-il ajouté, s'adressant aux Etats-Unis.

L'attention du marché pétrolier "se porte particulièrement sur l'Iran, qui pourrait décider d'intervenir dans le conflit", explique Barbara Lambrecht, analyste chez Commerzbank.

"Le pays a augmenté sa production quotidienne de pétrole d'environ 500.000 barils au premier semestre", poursuit-elle. "Ainsi, l'Iran représente à nouveau 10% de la production de l'Opep", l'Organisation des pays exportateurs de pétrole.

Cet afflux d'or noir s'est révélé déterminant pour contenir les prix dans un contexte d'offre tendue après les réductions de production et d'exportations de certains membres de l'Opep et leurs alliés. Les investisseurs redoutent ainsi un nouveau resserrement de l'offre en cas d'implication de Téhéran dans la guerre entre Israël et le Hamas.

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