Zurich (awp) - La Bourse suisse a nettement reculé vendredi. Par rapport à la clôture de la veille, le SMI a perdu près de 200 points, évoluant la plus grande partie de la journée dans une fourchette étroite un peu au-dessus des 11'500 points pour chuter sous ce niveau en fin d'après-midi et terminer près du plus bas du jour.

A New York, Wall Street gagnait du terrain en matinée, accueillant plutôt sereinement un chiffre de créations d'emplois très élevé qui pourrait inciter la banque centrale américaine (Fed) à patienter avant une baisse de taux.

L'économie américaine a créé 303.000 emplois au mois de mars, selon le ministère du Travail, soit nettement plus que les 200.000 attendus par les économistes. C'est le chiffre le plus élevé depuis mai 2023.

"Ces données montrent que l'économie américaine ne perd pas son élan", a commenté dans une note Sophie Lund-Yates, d'Hargreaves Lansdown. "C'est un pas dans la mauvaise direction et la Réserve fédérale (Fed) a encore plusieurs voyants au rouge qui bloquent la voie vers des baisses de taux", a-t-elle ajouté.

Les opérateurs attribuent désormais une probabilité de plus de 45% au scénario incluant seulement deux baisses du taux directeur de la Fed cette année, contre moins de 20% il y a un mois.

En Allemagne, les commandes à l'industrie sont très légèrement reparties à la hausse en février après avoir fortement chuté en janvier dans la première économie européenne.

La production industrielle en France a augmenté de 0,2% en février sur un mois, après avoir reculé de 0,9% en janvier.

En Suisse, la population a conservé en mars une perception prudente du contexte économique, l'indice du climat de la consommation étant resté plus ou moins stable en rythme annuel à -38 points, contre -37,7 points auparavant.

Le SMI a terminé en recul de 1,67% à 11'495,79 points, avec un plus bas à 11'480,87 et un plus haut à 11'548,32. Le SLI a cédé 1,36% à 1888,23 points et le SPI 1,42% à 15'155,20 points. Sur les 30 valeurs vedettes VAT group (+1,0%) et le bon Lindt (+0,4%) sont les seuls gagnants du jour. Straumann a fini à l'équilibre.

Les plus gros perdants du jour sont Richemont (-2,8%), la porteur Roche et Novartis (chacun -2,5%), le bon Roche (-2,4%), Julius Bär et Swatch Group (chacun -2,2%) et Nestlé (-2,0%), tous ayant reculé de 2% ou plus.

Le gestionnaire de fortune Julius Bär devrait faire face à une opposition lors de son assemblée générale, jeudi prochain à Zurich, autour de millions supplémentaires destinés à attirer un nouveau directeur général. La fondation Ethos s'y oppose.

La veille, Nestlé Waters, filiale hexagonale du géant veveysan de l'alimentation, a assuré auprès de l'agence AWP que ses eaux "Hépar, Contrex, Vittel et Perrier peuvent être consommées en toute sécurité", réagissant à de nouvelles révélations par la presse française mettant en cause la qualité de ses eaux minérales, notamment par des "contaminations d'origine fécale".

Parmi les rares nouvelles d'entreprises du jour, le géant des matériaux de construction Holcim (-0,5%) a conclu un accord en vue de l'acquisition de Tensolite, fabricant argentin de béton préfabriqué et précontraint. L'opération, dont les détails financiers ne sont pas divulgués, vise à accroître l'empreinte géographique du groupe et à étoffer le portefeuille de l'activité Solutions & Products.

Sur le marché élargi, la holding zougoise Buru, détenue par les familles d'entrepreneurs Buhofer et Rubli, a repris une participation de 13,7% dans Implenia (+4,5%) auprès de l'actionnaire de référence Max Rössler.

Le spécialiste des produits structurés Leonteq (-1,6%) a décroché un mandat auprès de BX Swiss, l'opérateur de la Bourse de Berne. Le groupe zurichois officiera en qualité d'organisateur du négoce ("market maker") pour trois classes d'actifs, soit les actions, les fonds indiciels cotés (ETF) et les autres produits cotés (ETP).

Le conseil d'administration du fournisseur de logiciels Softwareone (-1,0%) reçoit de nouveaux soutiens. Après ISS et Glass Lewis, c'est au tour d'Ethos et d'Inrate de se prononcer contre le remplacement complet de l'organe de surveillance voulu par des actionnaires fondateurs.

Les actionnaires du sidérurgiste lucernois Swiss Steel (+10,4%) ont approuvé jeudi l'augmentation de capital, chiffrée à 300 millions d'euros et destinée à assainir le groupe en difficulté.

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