par Amanda Cooper

LONDRES, 22 février (Reuters) - Les actions européennes profitent de l'enthousiasme lié à l'intelligence artificielle, le Stoxx 600 étant le dernier indice en date à atteindre un record.

Le Stoxx 600 a ainsi dépassé jeudi son précédent record établi en 2022, touchant un plus haut sur la séance de 496,3 points, l'indice ayant gagné 3% depuis le début de l'année.

Avec une capitalisation de quelque 11.000 milliards de dollars, le STOXX couvre un univers de 600 sociétés européennes et comprend notamment des actions britanniques, suisses et scandinaves.

Les espoirs d'une baisse des taux de la Banque centrale européenne et la ruée sur les actifs risqués liée à l'IA a soutenu le Stoxx 600 ces quatre derniers mois, alors même que la croissance en zone euro patine et que l'Allemagne devrait basculer en récession.

Cette hausse s'explique en grande partie par les excellentes performances d'une poignée d'actions, incitant certains investisseurs à s'inquiéter d'une concentration du risque sur quelques titres.

La profondeur du marché est un facteur important dans la progression du STOXX, bien que les entreprises les plus performantes de l'indice soient plus diversifiées que les "sept magnifiques", les sept entreprises technologiques qui ont soutenu les indices actions aux Etats-Unis.

La société pharmaceutique danoise Novo Nordisk a gagné 66% l'an dernier, grâce à son traitement amaigrissant WeGovy, et est devenue la première capitalisation européenne, devant LVMH.

Il y a dix ans, la première capitalisation européenne était Nestlé, suivie par les fabricants de médicaments Roche et Novartis.

À l'époque, ces trois valeurs représentaient environ 7% de la capitalisation du STOXX 600, qui s'élevait alors à environ 6.700 milliards de dollars, selon des données LSEG/Datastream.

Aujourd'hui, les trois plus grandes capitalisations - Novo Nordisk, LVMH et le fabricant néerlandais de semi-conducteurs ASML - représentent 12% de la capitalisation du STOXX, soit 1.350 milliards de dollars.

Le groupe de cosmétiques L'Oréal occupe la cinquième place, alors qu'il était sixième il y a dix ans, mais son cours s'est envolé et le titre pèse désormais 2,3% du STOXX, contre 1% en 2014.

Une version équipondérée du Stoxx 600 affiche une performance pratiquement nulle depuis janvier, illustrant l'importance de la contribution de ces quatre titres à la hausse de l'indice.

La contribution des grandes capitalisations à la performance est encore plus marquée pour le Stoxx 600 que pour le S&P 500 sur les deux dernières années.

Au cours de cette période, le S&P 500 a gagné 15%, contre 6,2% pour l'indice S&P équipondéré. Cet écart a atteint 6,3 points de pourcentage en novembre, avant que la Réserve fédérale ne déclenche un rallye sur les actifs risqués en indiquant réfléchir à baisser ses taux.

Le STOXX 600 a quant à lui gagné environ 6% et le STOXX équipondéré a perdu plus de 6% sur la période, soit un écart de près de 12 points de pourcentage.

Historiquement, le STOXX demeure peu onéreux par rapport à d'autres grands indices. Avec un ratio cours/bénéfice d'environ 16,5, le STOXX se négocie avec la plus forte décote jamais enregistrée par rapport à l'indice S&P.

"L'Europe se négocie sur la base de valorisations abordables, et nous nous attendons à une croissance continue des revenus des GRANOLAS - un nom qui recouvre les 11 plus grandes entreprises européennes par capitalisation boursière, qui sont GSK, Roche, ASML, Nestlé, Novartis, Novo Nordisk, L'Oréal, LVMH, AstraZeneca, SAP et Sanofi", résume Nathan Sweeney, directeur des investissements multi-actifs chez Marlborough.

(Avec l'aide de Danilo Masoni, version française Corentin Chappron, édité par Sophie Louet)