L'image du yoyo représente plutôt bien l'évolution des prix du pétrole depuis le début de l'année, puisque le baril de Brent alterne les semaines de hausse et de baisse.  Il faut dire que les financiers doivent composer avec plusieurs catalyseurs, qui tantôt pèsent sur les prix, tantôt les tractent.

Commençons par les facteurs haussiers. Ils sont constitués de la force de frappe de l'OPEP+ pour réduire la production de ses membres. Ces réductions volontaires devraient expirer au mois de mars et pourraient être reconduites afin de porter les prix vers le seuil des 90 USD, niveau idéal pour l'OPEP. Toujours dans le registre de l'offre, l'Agence américaine de l'énergie estime que la production américaine devrait plafonner en 2024, autour de 13,3 millions de barils par jour (mbj). Du côté de la demande, l'OPEP s'attend toujours à une croissance marquée en 2024 avec une estimation à 104,4 mbj. Enfin, le contexte géopolitique reste incertain au Moyen-Orient, plus particulièrement en mer Rouge, où les Houthis perturbent une voie d'approvisionnement essentielle vers l'Europe.

En face de ces éléments haussiers, il y a les forces en jeu qui justifient un pétrole bon marché. Si l'OPEP se montre optimiste sur l'évolution de la demande mondiale, le marché a quant à lui une vision différente, biaisée par la prudence de la Fed à réduire prochainement ses taux d'intérêt. L'inflation US du mois de janvier, qui n'a pas ralentie comme attendue, ajoute un peu plus de poids à ce scénario qui favorise en plus une embellie du dollar américain. Le marché doute également de la capacité de l'OPEP à maintenir durablement ses coupes de production puisque certains membres peinent à remplir leur objectif, comme l'Irak par exemple.

Graphiquement, acheteurs et vendeurs se renvoient la balle entre 76 et 84 USD. L'indécision perdure et il faudra sortir de cette boîte qui enferme les cours pour acter soit un retournement de tendance (vers 90 USD), soit une poursuite du mouvement baissier initiée en septembre 2023, en direction des 72 USD.