Le Mexique a lancé vendredi l'exploitation d'une ligne ferroviaire qui traverse le point le plus étroit du pays, de la côte du Golfe à l'océan Pacifique, donnant ainsi le coup d'envoi d'un projet phare du gouvernement, alors que celui-ci entame ses derniers mois au pouvoir.

Le "train interocéanique", qui transportera à la fois des passagers et des marchandises du centre côtier de Coatzacoalcos, dans l'État de Veracruz, au port de Salina Cruz, dans le Pacifique, fait partie du plan du président Andres Manuel Lopez Obrador visant à attirer des investissements dans le sud du pays, qui est plus pauvre.

Le gouvernement espère également attirer les investissements des constructeurs automobiles, des entreprises technologiques et des producteurs de semi-conducteurs dans une douzaine de parcs industriels de la région. Les deux villes portuaires abritent également d'importantes installations de la compagnie pétrolière publique Pemex.

Les autorités ont présenté la ligne ferroviaire comme un rival potentiel du canal de Panama, dont les activités ont été interrompues cette année en raison d'une sécheresse historique. Les analystes estiment toutefois que la ligne ferroviaire ne pourra transporter qu'une fraction de la capacité du canal.

D'autres lignes reliées à la ligne principale du train devraient être achevées l'année prochaine, ont déclaré des responsables vendredi.

L'une des branches sera reliée au train maya, un autre projet phare inauguré la semaine dernière, qui transportera les voyageurs de l'État méridional du Chiapas à la ville touristique de Cancún une fois que toutes les sections seront achevées.

Les experts ont toutefois prévenu que le train maya a dépassé près de quatre fois le budget prévu et qu'il est encore loin d'être terminé.

Au début de l'année, les autorités mexicaines ont saisi des parties d'une ligne ferroviaire exploitée par la division transport du conglomérat Grupo Mexico pour le train interocéanique, mais les deux parties sont parvenues à un accord par la suite.

M. Lopez Obrador a également déclaré qu'il souhaitait que le principal opérateur ferroviaire, CPKC, qui exploite un réseau traversant le Canada et les États-Unis et se terminant à Veracruz, se joigne à ses projets ferroviaires afin de relier ses lignes aux projets du gouvernement dans le sud du pays. (Reportage de Kylie Madry ; édition de Jonathan Oatis)