Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole hésitaient vendredi, pris entre d'un côté une baisse de l'inflation américaine et des incendies menaçant l'offre canadienne de brut, et de l'autre les prévisions de demande mondiale diminuées par l'Agence internationale de l'Energie.

Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet prenait 0,04% à 82,78 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, gagnait 0,03% à 78,65 dollars.

De forts vents contraires ont soufflé cette semaine sur le marché du pétrole.

Le prix du brut a d'abord "bénéficié de la baisse de l'indice des prix à la consommation aux États-Unis cette semaine, ainsi que de la diminution des stocks de pétrole brut" dans le pays, explique Han Tan, analyste chez Exinity.

La publication des chiffres de l'inflation aux États-Unis mercredi, "montrant un ralentissement de la hausse des prix à la consommation, a renforcé les arguments en faveur d'une réduction des taux par la Réserve fédérale (Fed) dans un avenir proche", ajoute Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.

Or, un environnement de taux d'intérêts plus bas a tendance à pousser la croissance et les achats de pétrole.

Jeudi, trois hauts responsables de la banque centrale américaine avaient toutefois tempéré ces attentes en s'opposant à l'idée d'une réduction anticipée des taux directeurs de la Fed.

Autre facteur haussier: un incendie dans l'ouest du Canada menace la ville pétrolière de Fort McMurray.

La production de plus de 2 millions de barils par jour est en jeu. Les mines de sables bitumineux ne sont pas menacées dans l'immédiat, mais le marché scrute de près la situation.

La pluie a permis jeudi cependant de freiner la progression du brasier, selon les autorités.

Face aux éléments poussant les prix vers le haut, d'autres facteurs viennent tempérer les cours.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la baisse ses prévisions de demande pour 2024 et ne s'attend plus qu'à une augmentation de 1,1 million de barils par jour (mb/j), contrairement à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui avait quant à elle maintenu ses prévisions plus optimistes.

Carsten Fritsch évoque des prévisions de l'Opep "peu réalistes". "Même l'Opep+ (l'Opep et ses alliés, ndlr) ne semble pas y croire, sinon les réductions volontaires de production (de certains membres) n'auraient pas été nécessaires".

Les investisseurs se sont ainsi davantage concentrés sur les chiffres de l'AIE, qui soulignaient les "inquiétudes persistantes concernant la demande", affirme Han Tan.

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