Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole montaient à peine vendredi en fin de matinée, après avoir pourtant bondi temporairment de plus de 4% plus tôt, au moment des explosions dans le centre de l'Iran, le marché voulant ensuite croire en une désescalade des tensions entre Israël et l'Iran.

Les cours du pétrole montaient à peine vendredi, après avoir pourtant bondi de plus de 4% après les explosions dans le centre de l'Iran, le marché voulant croire en une désescalade des tensions entre Israël et l'Iran.

Vers 08H45 GMT (10H45 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin prenait quelques 0,06% à 87,16 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, gagnait 0,22%, à 82,91 dollars.

Plusieurs explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, de hauts responsables américains cités par des médias faisant état d'une attaque israélienne en représailles aux tirs de drones et de missiles sans précédent contre Israël le weekend dernier.

L'agence de presse Fars a rapporté trois explosions près d'une base militaire à Qahjavarestan, entre la ville d'Ispahan et son aéroport, dans le centre du pays.

Les deux références du pétrole ont immédiatement réagi en bondissant, prenant brièvement plus de 4% pendant la séance asiatique, avant de se stabiliser en léger terrain positif.

"La crainte immédiate était que nous nous engagions sur la voie d'une escalade de représailles qui pourrait déboucher sur une guerre incontrôlable où les États-Unis seraient entraînés malgré eux dans un conflit armé avec l'Iran", explique Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb.

"L'Iran a toutefois largement dissipé cette crainte en minimisant l'importance de l'affaire", poursuit-il. De quoi signaler au marché que le risque d'une nouvelle escalade des représailles iraniennes à l'encontre d'Israël semble faible.

Les installations nucléaires dans la région d'Ispahan sont "totalement en sécurité", a indiqué l'agence Tasnim.

Pour les analystes de DNB, l'attaque israélienne contre l'Iran serait même "une invitation claire à poursuivre la désescalade". "Nous nous attendons à un nouvel assouplissement de la prime de risque géopolitique à court terme", affirment-ils.

Selon DNB, "il s'agit d'une +attaque symbolique+ qui n'obligera pas l'Iran à réagir de manière agressive", jugeant la riposte "assez limitée de la part d'Israël".

"Le marché du pétrole reste néanmoins naturellement préoccupé et mal à l'aise face à la situation dans son ensemble, car l'approvisionnement en pétrole est en jeu si la situation venait à exploser", rappelle Bjarne Schieldrop.

L'Iran figurait parmi les 10 premiers pays producteurs de brut en 2023 selon les données de l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) et possède les troisièmes plus grandes réserves prouvées de pétrole du monde, derrière le Venezuela et l'Arabie saoudite.

En mars, la République islamique a produit 3,25 millions de barils par jour, d'après l'AIE.

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