Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux s'enfonçaient dans le rouge lundi, inquiets pour l'économie chinoise et prudents en amont de la réunion de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed).

A 13H40 GMT, Wall Street évoluait en légère baisse dans les premiers échanges: le Nasdaq cédait 0,60%, le Dow Jones 0,30%, le S&P 500 0,38% vers 13H45 GMT.

Cette légère baisse survient après de lourdes pertes vendredi, le Nasdaq ayant particulièrement souffert avec une chute de 4%, concluant dans le rouge un mois d'avril qui l'a vu dégringoler de de plus de 13%, sa pire chute depuis 2008.

La place américaine se montre sur la défensive avant la réunion de politique monétaire de la banque centrale américaine mardi et mercredi .

Après une hausse de 0,25 point de pourcentage de ses taux directeurs en mars, la Fed entérinera cette fois-ci, sauf surprise, une hausse d'un demi-point de pourcentage et devrait également acter le début de la réduction de son bilan, pour tenter de lutter contre une inflation au plus haut depuis 40 ans aux États-Unis.

Dans l'attente de cette annonce, "les investisseurs jouent la prudence", a estimé Franklin Pichard, du gestionnaire de portefeuille Kiplink, surtout face à "l'inflation (qui) continue de susciter l'inquiétude dans le monde" et une "conjoncture [qui] se dégrade."

Cette inquiétude s'est fait ressentir beaucoup plus fortement sur les Bourses européennes -sauf celle de Londres, fermée en raison d'un jour férié-, qui se sont enfoncées en cours de séance, allant jusqu'à passer sous les 2% pour Paris. A 13H45, Paris perdait 1,73%, Francfort 0,97% et Milan 1,28%. L'indice européen de référence, l'Eurostoxx 50 cédait 1,81%.

Ces places européennes ont d'ailleurs connu vers 08H00 GMT une chute aussi brutale que spontanée: Paris s'est enfoncée de 3,4%, et Stockholm a même dévissé de 8%. Un "crack éclair" aux fondements flous, selon certains analystes, même si toute erreur technique de l'opérateur ou attaque extérieure ont été écartées par l'opérateur boursier de la Bourse de Stockholm.

Selon des éléments recueillis par Bloomberg, l'origine du mouvement serait plutôt une erreur de gestion d'un acteur de marché qui a touché les marchés nordiques avant de se répandre sur les autres places européennes.

Les rendements obligataires américains sur les bons à 10 ans grimpaient à 2,97% contre 2,93% à la clôture de vendredi, un nouveau plus haut depuis quatre ans.

Baisse du pétrole, inquiet de la demande

"Les cours du pétrole sont orientés à la baisse, sur fond d'inquiétudes persistantes sur l'évolution de la demande chinoise", "face au renforcement des mesures contre le Covid-19 à Pékin", a indiqué Christian Parisot d'Aurel BGC.

L'activité manufacturière de la Chine, premier pays importateur mondial de matières premières, est en effet tombée en avril à son niveau le plus bas depuis février 2020 en raison des confinements de grandes villes du pays.

Vers 13H45 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, dont c'est le premier jour de cotation comme contrat de référence, était en baisse de 2,83% à 104,07 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin perdait quant à lui 3,27% à 101,26 dollars.

Le luxe mal orienté

Le secteur du luxe, très dépendant du marché chinois, accusait des pertes lundi. A Paris, Kering cédait 2,38%, LVMH 1,89%, Hermès 3,16%. A Milan, Moncler perdait 2,55%, Tod's 1,68%.

A Zurich, Richemont, propriétaire notamment de la maison de joaillerie Cartier, perdait a 3,46% à 13H10 GMT et l'horloger Swatch Group 2,04%.

Les banques en petite forme

Les banques s'affichaient lundi en petite forme, autant sur le marché européen - où Credit Suisse perdait 2,92%, Société Générale 2,68% et BNP Paribas 2,48%- que sur le marché américain.

A 13h50 GMT, JPMorgan perdait 0,70%, Goldman Sachs 0,52% et Morgan Stanley 0,61%.

L'allemand Adler s'enfonce

Le titre d'Adler, l'un des plus importants groupes immobiliers allemands, s'effondrait 10,4% après avoir plongé de 45% en matinée, à la Bourse de Francfort après le refus des auditeurs de certifier les comptes de l'entreprise dans la tourmente depuis plusieurs mois.

Du côté de l'euro et du bitcoin

L'euro était stable à 1.0508 dollar, un niveau historiquement bas.

Le bitcoin restait lui aussi stable à 38.409 dollars.

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