Paris (awp/afp) - Les indices européens ont ouvert en hausse vendredi, comblant une petite partie de leurs pertes sur la semaine, grâce aux résultats d'entreprises et avant le rapport sur l'emploi aux Etats-Unis, scruté par les investisseurs comme la banque centrale américaine.

Les places financières européennes ont ouvert en hausse: vers 09h15, Paris prenait 0,18%, Francfort 0,23%, Milan 0,32%. Londres, seule de ces places légèrement en positif sur la semaine, gagnait 0,23%. Quant à la Bourse suisse, elle voyait son indice phare SMI s'étoffer de 0,29% à 10h02.

Si Londres a encore établi jeudi un nouveau record en clôture comme en séance, ce n'est pas le cas de Paris et Francfort, qui évoluent à bonne distance de leur dernier sommet, établi début avril. Paris a même terminé jeudi au plus bas depuis plus de deux mois.

Wall Street a commencé à se redresser dès jeudi, avec des nets gains pour les trois principaux indices, en particulier le Nasdaq (+1,51%), aidés par la détente des taux sur le marché obligataire et des résultats d'entreprises bien accueillis. Après la clôture, ceux d'Apple ont aussi été salués, avec un profit qui a moins reculé que prévu, et reste à 23,6 milliards de dollars sur les trois premiers mois de 2024, ainsi que l'annonce du plus important programme de rachat d'actions de l'histoire, 110 milliards de dollars.

La tendance a continué de donner des ailes au secteur technologique asiatique: l'indice phare à Hong Kong gagnait 1,66% dans les derniers échanges, soit un gain de plus de 4,8% sur la semaine et de plus de 20% depuis son point bas du début d'année.

Les Bourses de Tokyo et Shanghai sont restées fermées en raison de jour férié.

Une fois les résultats d'entreprises en Europe digérés, notamment les banques en France, les investisseurs vont se tourner vers le marché de l'emploi aux Etats-Unis. Le rapport mensuel d'avril "sera plus important cette fois-ci que par le passé en raison de l'incertitude accrue quant à l'avenir de la politique de la banque centrale américaine" (Fed), écrit Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote.

Face au manque de progrès sur l'inflation, qui reste obstinément au-dessus de 3% pour l'indice CPI et ne cesse mois après mois de se révéler supérieure aux prévisions des économistes, les investisseurs considèrent que la Réserve fédérale américaine ne va pas commencer à baisser ses taux d'ici la fin de l'année. Ils espéraient mars, puis juin au cours des derniers mois.

Les marchés "commençaient à craindre que la Fed change de cap en indiquant qu'elle ne baisserait pas les taux, voire qu'elle pourrait les remonter davantage", selon les analystes de la Banque Postale AM, mais les conclusions de la réunion du comité de politique monétaire mercredi les ont un peu rassurés, permettant une légère détente des taux d'intérêt sur le marché obligataire.

Les banques françaises en forme

Le groupe Crédit Agricole (+3,66%) a vu son résultat net bondir de 42,8% au premier trimestre, grâce à la fin de la charge exceptionnelle liée à sa participation au fonds de sauvetage des banques européennes, mais voit son bénéfice net tout de même augmenter de 6,1% hors cet élément exceptionnel. Société Générale a fait mieux qu'attendu et bondissait de plus de 5%, tandis que dans l'assurance, Axa reculait de 1,07%.

Au Danemark, Danske Bank cédait 3,40% après ses résultats.

Sur le marché du pétrole

Le baril de Brent se redressait légèrement de 0,31% à 83,93 dollars vers 09h00, mais subit une perte de plus de 6% sur la semaine. Les 159 litres de la variété américaine WTI gagnaient 0,32% à 79,20 dollars, tout en subissant un repli hebdormadaire de plus de 5,5%.

L'euro prenait 0,06% face au dollar, à 1,0731 dollar pour un euro. Le yen continue de s'apprécier, avec un gain de 0,28% face au dollar, à 153,22 yens pour un dollar. Il bondit de 3,34% sur la semaine, marquée par des brusques mouvements semblant venir des autorités japonaises pour soutenir la devise.

Le bitcoin avançait de 1,07% à 59'370 dollars, mais en baisse de 7% sur la semaine.

afp/vj