Les principales Bourses européennes sont dans le rouge jeudi matin après une nouvelle série de résultats d'entreprises et les annonces pessimistes de la Banque d'Angleterre dans un climat prudent face aux incertitudes sur le plan de relance américain.

Vers 08h35 GMT, l'indice CAC 40 à Paris cède 0,5% à 4.908,88 points, freiné par Axa, et à Francfort, le Dax efface ses gains et abandonne 0,03%.

À Londres, le FTSE perd 1,35%, la Banque d'Angleterre ayant averti que la reprise de l'économie britannique serait plus lente que prévu initialement tout en laissant sa politique monétaire inchangée.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 0,3%, le FTSEurofirst 300 de 0,27% et le Stoxx 600 de 0,33%.

Les indices actions européens effacent ainsi une partie des gains de mercredi, favorisés par des indicateurs confirmant la reprise de l'économie en Europe et par l'espoir d'un accord aux Etats-Unis sur un nouveau plan de relance.

Mais les investisseurs s'inquiètent de voir démocrates et républicains camper sur leurs positions après plusieurs jours de négociations du Congrès. Des désaccords subsistent notamment sur des points clés comme l'indemnisation des dizaines de millions de personnes au chômage à cause de la crise sanitaire.

"Les marchés attendent de voir quelle forme aura ce plan, actuellement soumis à des querelles politiques à Washington. Les actions ont vraiment du mal à trouver une direction en attendant. L'horloge tourne", a déclaré Hugh Gimber chez JPMorgan AM.

Le climat de marché est également assombri par l'affrontement entre Pékin et Washington sur le terrain diplomatique et technologique. Les Etats-Unis veulent que les applications chinoises "non fiables" soient retirées des "App Stores" à disposition des utilisateurs américains de smartphones, a déclaré le secrétaire d'Etat Mike Pompeo.

VALEURS

A Paris, la banque Crédit agricole gagne 0,54%, après avoir pris 2,4% à l'ouverture, à la suite de résultats trimestriels jugés solides par les analystes.

L'assureur Axa perd 3,17% après avoir indiqué qu'il renonçait à deux de ses objectifs financiers pour 2020 en raison de la crise économique et sanitaire et décidé de ne pas verser de dividende supplémentaire cette année.

Eurofins Scientific bondit de 15,79% à un plus haut record après avoir publié des semestriels solides et un flux de trésorerie supérieur aux attentes.

A Francfort, la compagnie aérienne Lufthansa gagne 2,9% et l'équipementier sportif Adidas 3,25% après leurs résultats. Le groupe industriel Siemens prend 2,73%, le marché saluant un bénéfice trimestriel meilleur que prévu.

Le groupe minier Glencore lâche 4,15 à Londres après avoir annoncé une perte et renoncé à un dividende annuel.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en hausse mercredi, portée par le bénéfice trimestriel inattendu de Disney (+8,86%) et les espoirs d'un accord à Washington sur un plan de soutien à l'économie américaine face à la pandémie de coronavirus. [.NFR]

Le géant du divertissement a surpris en publiant mardi soir après la clôture des résultats trimestriels moins mauvais que prévu pour le deuxième trimestre.

A la cloche, mercredi, l'indice Dow Jones gagnait 1,39%, le S&P-500 0,65% et le Nasdaq Composite 0,53%.

Ce dernier a franchi en séance pour la première fois la barre des 11.000 points avant de se replier très légèrement.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, le Nikkei a reculé de 0,43%, plombé par les craintes concernant les bénéfices des entreprises dans le contexte de la crise du coronavirus.

Honda a abandonné 6,31% après avoir dit anticiper une chute de 68% de son bénéfice d'exploitation sur l'année, le constructeur automobile ayant enregistré sa pire perte d'exploitation trimestrielle depuis 2009.

Les marchés chinois ont fini dans le désordre entre la progression des valeurs financières et du secteur minier et les inquiétudes liées aux tensions entre Pékin et Washington. L'indice composite de Shanghai a pris 0,3% et le CSI300 des grandes capitalisations de Chine continentale a reculé de 0,3%.

CHANGES/TAUX

L'"indice dollar", qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de six autres devises internationales, se stabilise à proximité d'un creux de deux ans. L'euro recule de 0,08% à 1,1852 dollar.

La livre a atteint un pic de cinq mois face au dollar, à 1,3182, après que la Banque d'Angleterre a mis en garde contre les risques d'un recours à des taux d'intérêt négatifs.

"Dans l'ensemble, les perspectives économiques de la BoE sont relativement moins accommodantes que prévu et l'absence d'un signal fort en faveur de taux négatifs ouvre la porte à de nouveaux gains pour la livre à court terme", ont déclaré les analystes de MUFG dans une note.

Sur le marché obligataire, le rendement du Gilt à dix ans a augmenté ses gains avant de reculer. Il cède moins d'un point de base à 0,129%.

Le dix ans allemand recule légèrement à -0,514% et son équivalent américain est quasiment stable à 0,5395%.

Les taux et les changes pourraient par ailleurs réagir à la publication à 12h30 GMT (14h30 heure de Paris) des inscriptions au chômage aux Etats-Unis.

PÉTROLE

Les cours pétroliers évoluent en baisse en raison des craintes persistantes pour la demande. Le brut américain recule de 1% à 41,77 dollars le baril et le Brent terme sur le Brent perd 0,42% à 44,98 dollars.

Les deux contrats à terme ont atteint mercredi un plus haut de cinq mois après que l'Energy Information Administration a annoncé une baisse beaucoup plus importante que prévu des stocks de brut américain. (-7,4 millions de barils contre -3 millions attendus par le consensus)

MÉTAUX

L'or poursuit sa hausse, se rapprochant de son record absolu signé la veille à 2.055,10 dollars l'once, avec l'affaiblissement continu du dollar américain et les espoirs de nouvelles mesures de relance aux Etats-Unis pour atténuer les retombées économiques de la pandémie.

(Laetitia Volga, édité par Marc Angrand)

par Laetitia Volga