L'intersyndicale a confirmé à Reuters prévoir de se réunir jeudi à 10h en vue d'une grève qui serait portée à deux jours après le rejet confirmé par Air France de leur revendication d'augmentation générale des salaires de 6%, à l'origine d'une première journée de grève le 22 février.

"La situation économique et financière de la compagnie, dans un environnement concurrentiel particulièrement agressif, rendait cette augmentation générale impossible sans compromettre sa stratégie de croissance, d'investissement et de reprise des embauches", a précisé la compagnie dans un communiqué.

Air France réclame la levée du préavis de grève pour négocier "dans les plus brefs délais", sur un mécanisme permettant de rattraper la baisse de pouvoir d'achat des personnels dont le salaire individuel aurait augmenté moins vite que l'inflation entre 2011 et 2017.

"Nous ne faisons pas confiance à cette direction pour l'appliquer à chaque salarié individuellement", a dit Sébastien Portal, secrétaire général du SNGAF.

Jean-Marc Janaillac, PDG d'Air France-KLM et président d'Air France, qui s'était fixé pour objectif de restaurer la confiance avec le personnel à son arrivée mi-2016, se heurte ainsi à la même défiance que la direction précédente.

Cette proposition est "indécente" et sert seulement à faire croire que la direction négocie, a estimé Karim Taibi, secrétaire adjoint de FO chez Air France, soulignant que le mécanisme proposé ne concernerait qu'une "infime" partie des salariés.

L'intersyndicale, qui réunit dix organisations, a quitté la réunion qui n'aura duré qu'une heure, a indiqué Jérôme Beaurain, de SUD Aérien.

"Diviser pour mieux régner, la ficelle est un peu trop grosse", a-t-il dit.

Grégoire Aplincourt, président du Syndicat des pilotes d'Air France (Spaf), juge impossible de négocier le mécanisme de la direction alors même que l'évaluation des gains de pouvoir d'achat des deux parties sont très éloignées.

"Notre réponse est simple : donnez-nous 6% !", a-t-il dit.

Cette nouvelle grève interviendrait en outre trois jours après le lancement des Assises du transport aérien prévue le 20 mars par le gouvernement.

"Conformément à son habitude, quand on lui demande quelque chose, la direction d'Air France se dit prête à nous expliquer que nous n'en avons pas besoin", a déclaré de son côté le président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), Philippe Evain.

(Cyril Altmeyer, édité par Benjamin Mallet)