Air Liquide (-1,06% à 107,6 euros) s'est retrouvé au cœur d'une bataille de chiffres aujourd'hui concernant son investissement en Russie annoncé à l'occasion de la visite d'Emmanuel Macron dans le pays la semaine dernière. Interrogé par AOF, le producteur de gaz industriels a donc réaffirmé que cet investissement se montera à 130 millions d'euros, comme annoncé jeudi dernier. Il s'agira pour Air Liquide de construire, à partir de 2021, puis d'exploiter deux ASU (unités de séparation de gaz) à Novokuznetsk, en Russie.

Ces usines lui permettront de fournir le marché du gaz industriel de la région de Kemerovo, en Sibérie occidentale. Air Liquide est plus particulièrement chargé de l'approvisionnement de long terme en oxygène, argon et nitrogène d'Evraz, un producteur d'acier russe.

Si le groupe français a été contraint de revenir sur ce dossier, c'est parce que le gouverneur de Novokuznetsk a assuré à l'agence de presse russe Interfax que l'investissement d'Air Liquide ne serait pas de 130 millions d'euros mais de 900 millions.

Outre ce partenariat de long terme avec Evraz, Air Liquide opère en Russie avec son partenaire, le sidérurgiste Severstal. En 2005, le groupe français et Severstal ont créé une coentreprise détenue à 75% par Air Liquide. Cet accord a notamment abouti, en juillet 2007, à la mise en route, déjà, d'un ASU destiné à fournir un opérateur russe. Deux autres unités ont vu le jour par la suite avec Severstal.

Air Liquide œuvre aussi dans le pays en partenariat avec Preiss-Damler-Tatneft pour qui il a également construit une unité industrielle en 2012. Ces dernières années, Air Liquide a investi plus de 450 millions d'euros en Russie, indique un document présent sur le site du groupe français. Sa filiale locale pour la production et la vente de gaz industriels a été fondée en 2005 et opère aujourd'hui 15 sites.