Les vents ne sont pas favorables pour Airbus, qui voit son titre accuser le seul repli de l’indice CAC 40 à -1%. L’avionneur européen a identifié un problème sur certains moteurs Pratt & Whitney récemment livrés et équipant son avion vedette l’A320neo. Evoquant d’abord « un nombre limité de moteurs » vendredi soir, Airbus a ensuite indiqué à la rédaction d’AOF que 32 appareils étaient concernés. Actuellement, 113 avions de la famille A320neo motorisés par Pratt & Whitney sont exploités par dix huit compagnies aériennes.

Le défaut des moteurs américains concerne le moyeu arrière du rotor du compresseur haute pression. Conformément aux procédures de navigabilité standard, l'Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) a publié une Consigne de Navigabilité Urgente restreignant l'usage des avions incriminés.

L'européen Airbus et l'américain Pratt & Whitney (groupe United Technologies) disent "se concentrer sur le soutien aux clients et opérateurs afin de limiter au maximum les perturbations". Une façon pudique d'évoquer la suspension des livraisons des A320neo concernés pour le moment.

Cela pourrait impacter l'objectif de 800 livraisons d'avions visées par Airbus en 2018, contre 718 en 2017, qui devait passer par une montée en puissance de la cadence de production de la famille des A320. Dans une note de recherche, UBS estime l'impact à 8-9 millions de dollars par avion si Airbus ne peut pas remplacer une livraison d'A320neo par son cousin "ceo" ou un modèle motorisé par CFM et non Pratt & Whitney. L'impact serait réduit à 3 millions de dollars par appareil si Airbus peut recourir à cette solution de remplacement.