Bilan
Le bilan actuel de l'A380 est de 274 commandes nettes (313 identifiées à fin janvier, moins les 39 du jour). 234 appareils avaient été livrés à la fin du mois dernier, si bien qu'il en reste 40 à assembler, si toutes les compagnies maintiennent leurs engagements. Compte tenu du rythme de livraison actuel (1 appareil par mois), il faudrait donc 40 mois pour assécher le carnet, ce qui interviendra approximativement en août 2022. Soit Airbus va accélérer la cadence pour achever le programme, soit d'autres désistements sont en vue.
Prix
Les A380 ne représentaient plus que 1% du carnet de commandes du groupe en unités au 31 décembre. Un A380 coûtait 445,6 millions de dollars aux prix catalogue en 2018, contre 251 millions de dollars au lancement de la commercialisation en 2001. Ces tarifs sont théoriques et ne sont jamais appliqués dans la réalité. Le prix réel fait partie du secret des affaires. Le coût réel du programme a très largement dépassé les projections initiales (8 milliards de dollars à l'époque). Si le bilan final reste à déterminer, il pourrait être entre 3 et 5 fois supérieur.
Les grandes dates
- Fin des années 1990 : études sur un très gros porteur
- Début des années 1990 : Airbus et Boeing examinent un projet commun, mais l'abandonnent
- Milieu des années 1990 : Airbus pousse plus avant le projet A3XX de très gros porteur
- Fin 2000 : la décision d'investissement est prise après avoir sondé les compagnies clientes potentielles
- Avril 2005 : vol inaugural
- Octobre 2007 : premier vol commercial
Les investisseurs avaient déjà fait leur deuil du programme. Ils sont presque rassurés qu'Airbus y renonce, comme le montre la réaction du titre en bourse. Industriellement, l'aventure A380 est riche d'enseignements pour Airbus, qui doit déjà se projeter sur l'évolution de ses installations pour prévoir l'après-A380. "Airbus engagera des discussions avec ses partenaires sociaux dans les semaines à venir concernant les 3 000 à 3 500 postes susceptibles d’être affectés par cette décision dans les trois prochaines années", a prévenu la société, qui ajoute que les nouvelles commandes d'Emirates et la montée en cadence de l’A320 "offriront de nombreuses possibilités de mobilité interne".