Le projet présenté aux représentants du personnel d'Airbus Defense & Space prévoit la suppression de 2.362 emplois au total d'ici à 2021, dont 829 en Allemagne, 357 au Royaume-Uni, 630 en Espagne et 404 en France.

Le groupe explique que ces mesures sont nécessaires "principalement en raison de l'atonie du marché spatial et du report de plusieurs contrats de défense", ce qui se traduit par un ratio "book-to-bill" (le rapport entre les commandes nettes et les livraisons, indicateur clé de l'évolution future de l'activité) inférieur à 1 pour la troisième année consécutive.

Le communiqué publié par le groupe précise simplement que "de possibles incidences financières sont en cours d?évaluation et seront communiquées ultérieurement".

La semaine dernière, à l'occasion de la présentation de ses résultats annuels, Airbus avait annoncé une charge financière exceptionnelle de 1,2 milliard d'euros liée aux déboires de son avion de transport militaire A400M. [nL8N2AD1X0]

L'armée de l'air allemande a notamment refusé l'an dernier de prendre livraison de deux exemplaires de ce gros porteur, qui connaît des problèmes techniques récurrents depuis plusieurs années.

Par ailleurs, le veto du gouvernement allemand aux ventes d'équipements militaires à l'Arabie saoudite a compromis plusieurs contrats militaires avec le royaume, un marché clé à l'export.

Airbus Defense & Space, division formée en 2014, emploie 34.000 personnes dont 13.000 en Allemagne. Elle a réalisé en 2019 un chiffre d'affaires de 10,9 milliards d'euros, soit près de 16% du CA total du groupe, mais affiche une perte d'exploitation annuelle de 881 millions d'euros contre un bénéfice (Ebit) de 676 millions en 2019.

(Sabine Siebold and Ludwig Burger, version française Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)