L'UE ne se laissera pas intimider par la menace de mesures qui violeraient selon elle les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a insisté Sabine Weyand lors de son premier déplacement officiel aux Etats-Unis depuis sa nomination début juin.

Il n'est pas dans l'intérêt de Bruxelles de se laisser entraîner dans une surenchère, a toutefois ajouté la diplomate européenne, soulignant que l'imposition de droits de douane mutuels serait dommageable pour les deux blocs.

"Il est naturel que des amis soient parfois en désaccord, mais là il s'agit d'autre chose. Il y a de réelles menaces ailleurs et nous nous retrouvons pris dans une série d'escarmouches qui pèsent sur le moral et ralentissent la croissance. Nous devons dépasser tout cela", a déclaré Sabine Weyand.

"Nous ne négocierons pas sous la menace d'une action illégale dans le cadre de l'OMC. Nous n'emprunterons pas non plus la voie du commerce administré", a-t-elle ajouté.

Invitée au Centre d'études stratégiques et internationales de Washington, Sabine Weyand a noté que les discussions entre les Etats-Unis et la Commission sur les échanges de produits industriels avaient peu avancé.

Elle a indiqué que la Commission européenne espérait aussi une solution pour mettre fin aux 15 ans de contentieux sur les subventions dont bénéficient Boeing et Airbus pour leur recherche et développement, afin là aussi d'éviter un engrenage de droits de douane.

Un organe de l'OMC devrait fournir en septembre ses recommandations sur le niveau de sanctions que Washington peut imposer à l'UE après avoir obtenu gain de cause auprès de l'OMC dans leur différend sur les subventions accordées à Airbus.

Les Etats-Unis estiment qu'ils devraient être autorisés à imposer des droits de douane sur 11,2 milliards de dollars de produits européens.

(Andrea Shalal, Véronique Tison et Tangi Salaün pour le service français)