À Paris, l'indice CAC 40 perd 3,13% à 5.193,55 points, un plus bas depuis le 15 aout, vers 9h35 GMT.

À Francfort, le Dax cède 2,79% et à Londres, le FTSE abandonne 1,96%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 2,91%, le FTSEurofirst 300 de 2,36% et le Stoxx 600 de 2,79%.

La propagation du coronavirus en dehors de la Chine continue de susciter un sentiment de panique sur les marchés mondiaux. L'indice MSCI Monde perd 1,97% et les rendements obligataires dégringolent, reflet de la forte demande pour les actifs refuge.

L'Allemagne compte 534 cas confirmés de contamination au coronavirus, un chiffre en augmentation de 134 en vingt-quatre heures tandis qu'en Corée du Sud 196 nouveaux cas ont été recensés, ce qui porte à 6.284 le nombre de cas d'infection dans le pays.

La réactivité de la Réserve fédérale et d'autres grandes banques centrales, qui ont abaissé leurs taux face aux dommages potentiels du coronavirus sur l'économie, a entraîné plus de panique que de soulagement sur les marchés.

"Si la Réserve fédérale américaine espérait que sa baisse de 50 points de base mardi aiderait à restaurer la confiance des investisseurs, elle a mal calculé (...) En voulant envoyer un message fort aux marchés, tout ce qu'elle a réussi à faire est de semer la peur et d'utiliser une partie de ses munitions", observe Michael Hewson chez CMC Markets.

Les investisseurs attendent la publication à 13h30 GMT du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis pour jauger des répercussions de l'épidémie sur le solide marché américain du travail.

VALEURS

Le secteur des transports et des loisirs accuse la plus forte baisse sectorielle (-4,05%), l'épidémie de coronavirus freinant la demande. Depuis le début d'année, il a perdu près de 25%.

Airbus recule de 6%, lanterne rouge du CAC 40. Le groupe aéronautique a annoncé jeudi n'avoir enregistré aucun commande en février.

EssilorLuxottica perd 2,80%, le spécialiste de l'optique prévoit une croissance à taux constants de son chiffre d'affaires comprise entre 3% et 5%, avec un premier semestre qui devrait être marqué toutefois par l'épidémie de coronavirus.

Le groupe parapétrolier CGG lâche 8,91% à un plus bas de quatre mois après la publication de ses résultats annuels "sans surprise" selon les analystes de Portzamparc.

A Francfort, Infineon cède 2,99% après une information de Bloomberg selon laquelle des responsables américains ont recommandé à Donald Trump de bloquer le rachat de Cypress Semiconductor par le fabricant allemand de semi-conducteurs pour des raisons de sécurité nationale.

A WALL STREET

Après avoir rebondi de plus de 4% mercredi, la Bourse de New York a rechuté jeudi, l'indice Dow Jones abandonnant près de 1.000 points (-3,58%), à 26.121,28 points.

Le S&P-500, plus large, a perdu 3,39%, à 3.023,94 points et le Nasdaq Composite a lâché 3,10% à 8.738,595 points.

Parmi les derniers principaux développements aux Etats-Unis, Google (-4,8%) a suivi l'exemple des autres géants du numérique en conseillant à ses employés de la région de Seattle de travailler de chez eux, tandis que de nouveaux cas ont été signalés dans les environs de New York et de Los Angeles.

EN ASIE

Dans la foulée de Wall Street, la Bourse de Tokyo a terminé en baisse de 2,72% pour toucher un plus bas de six mois et aligner sa troisième semaine consécutive de baisse.

Les Bourses de Chine continentale n'ont pas échappé vendredi au repli général; elles ont toutefois signé leur plus fort rebond hebdomadaire en un an après avoir été soutenues par les anticipations de nouvelles mesures de soutien de Pékin à l'économie et par la moindre virulence de l'épidémie dans le pays.

Le CSI 300 des grandes capitalisations a abandonné 1,62% et l'indice composite de la Bourse de Shanghai a lâché 1,21%.

TAUX

La baisse marquée des actions favorise le repli sur les emprunts d'Etat, ce qui se traduit par une dégringolade des rendements obligataires, notamment sur le marché américain.

Celui des Treasuries à dix ans chute de 20 points de base à un plus bas record, sous 0,71%, et le deux ans, l'un des plus sensibles aux anticipations de croissance, perd sept points de base à 0,4864%, après un plus bas en séance de près de cinq ans à 0,481%.

En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans perd cinq points de base pour évoluer à un creux de six mois, à -0,721%.

CHANGES

Le dollar perd 0,5% face à un panier de devises internationales et tombe à un creux depuis fin août contre le yen alors que le marché table sur un nouvel assouplissement monétaire de la Fed.

Neel Kashkari, le président de la Fed de Minneapolis, a déclaré jeudi que la Réserve fédérale pourrait encore baisser ses taux si l'impact du coronavirus empirait.

Selon le baromètre FedWatch de CME Group, les marchés anticipent à 57% une nouvelle baisse de taux de 50 points de base le 18 mars, trois jours après la baisse surprise de taux décidée par la banque centrale américaine.

Profitant de la faiblesse du dollar, l'euro remonte à 1,128, un plus haut d'environ huit mois.

PÉTROLE

Le pétrole perd près de 2%, les inquiétudes concernant le ralentissement de la demande mondiale de brut et de la croissance économique provoquée par l'épidémie de coronavirus ayant été exacerbées par les incertitudes sur la réunion de l'Opep+ à Vienne.

Le Brent perd 2,04% à 48,97 dollars le baril et le brut léger américain cède 1,81% à 45,07 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga