FRANCE

LA RÉFORME DES RETRAITES ENTRE DANS UNE PHASE DÉCISIVE

PARIS - Fruit de deux ans de négociations, objet de sept semaines de contestation, le projet de réforme du système des retraites est présenté vendredi en conseil des ministres, dernière étape avant son examen au Parlement, à charge pour les partenaires sociaux de s'entendre sur ses paramètres financiers.

Signe d'une tension sociale toujours vive, les opposants à la réforme ont fait monter la pression ces derniers jours en multipliant les actions "coup de poing", tentant de s'introduire au théâtre parisien des Bouffes du Nord où se trouvait Emmanuel Macron, ou encore procédant à des coupures d'électricité.

La détermination de l'exécutif à fusionner les 42 régimes de retraite actuels en un système "universel" par points "est totale, complète, tranquille", a assuré mardi le Premier ministre Edouard Philippe devant l'Assemblée nationale.

Les deux projets de loi (organique et ordinaire) seront transmis le 3 février à une commission spéciale de l'Assemblée nationale avant d'être examinés à partir du 17 février en séance publique.

Face à la bronca des syndicats réformistes, CFDT en tête, opposés à toute "mesure paramétrique", la partie financement a été retirée temporairement de la réforme, le temps qu'une "conférence de financement" trouve d'ici fin avril des mesures à même de garantir l'équilibre financier du système en 2027.

Un "geste" de l'exécutif salué comme une "victoire" par la CFDT et l'Unsa, mais la tâche s'annonce ardue. Pour compenser les 12 milliards d'euros théoriquement générés par l'âge pivot à 64 ans, assorti d'un bonus-malus, que l'exécutif souhaitait instaurer progressivement à partir de 2022, les partenaires sociaux, divisés au sortir de ce conflit inédit, devront s'accorder sur des scénarios alternatifs.

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CORONAVIRUS: LE BILAN S'ALOURDIT À 25 MORTS EN CHINE, UNE DEUXIÈME VILLE PLACÉE À L'ISOLEMENT

PEKIN - L'épidémie de coronavirus qui s'est déclarée le mois dernier à Wuhan, ville du centre de la Chine, a fait 25 morts dans le pays selon le dernier bilan jeudi soir, rapporte la presse officielle chinoise, qui fait par ailleurs état de 830 cas confirmés désormais.

Les autorités chinoises ont placé jeudi une deuxième ville, après Wuhan, en quasi-quarantaine, confinant au total près de 20 millions de personnes pour tenter d'endiguer la propagation de la maladie.

Comme dans le chef-lieu de la province du Hubei, les transports publics routiers et ferroviaires de Huanggang ont été suspendus depuis minuit (16h00 GMT). Les autorités locales ont également ordonné la fermeture des lieux publics de divertissement, comme les cinémas et les cafés internet, et demandent aux quelque sept millions d'habitants de Huanggang de ne pas quitter la ville à moins de circonstances particulières.

Des spécialistes de la santé publique pensent que la transmission du virus jusque là inconnu va s'accélérer à l'occasion des vacances du nouvel an lunaire, qui débutent samedi et voient traditionnellement des millions de Chinois se déplacer, à l'intérieur des frontières ou à l'étranger.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a jugé jeudi qu'il était prématuré de considérer cette épidémie comme une urgence de santé publique de portée internationale mais elle a dit surveiller son évolution "minute par minute".

En France, aucun cas douteux n'a été relevé pour l'instant, a déclaré jeudi la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. "Il y a eu deux cas investigués qui se sont révélés négatifs et nous ne communiquerons qu'en cas de cas positif", a-t-elle ajouté.

Il n'existe pour l'heure aucun vaccin contre le nCoV-2019.

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TRUMP PROMET SON PLAN DE PAIX POUR LE PROCHE-ORIENT D'ICI MARDI

MIAMI - Donald Trump a déclaré jeudi qu'il dévoilerait son plan de paix pour le Proche-Orient avant la visite à Washington, mardi prochain, du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de l'adversaire politique de celui-ci, Benny Gantz.

Alors que le volet économique du plan a été présenté en juin dernier, aucun élément n'a filtré sur son volet politique.

Le président américain a discuté du calendrier de publication du plan avec ses deux conseillers qui ont bâti le projet, Jared Kushner et Avi Berkowitz, à bord de l'avion Air Force One qui les ramenait à Washington depuis la Suisse, où le président américain a pris part au Forum économique mondial.

S'exprimant devant les journalistes qui l'accompagnaient à bord d'Air Force One à destination des environs de Miami pour un meeting politique jeudi soir, Donald Trump a prédit que la réaction des Palestiniens pourrait être négative dans un premier temps, mais il a assuré que son projet leur était bénéfique.

Benjamin Netanyahu a dit avoir accepté l'invitation de se rendre à Washington. Un porte-parole de Benny Gantz n'a pas dit si le chef du parti centriste avait accepté l'invitation.

Le plan de paix est le fruit de trois années de travaux menés par Jared Kushner, haut conseiller et gendre de Donald Trump, Avi Berkowitz et Jason Greenblatt. Kushner a présenté en juin dernier à Bahreïn le volet économique du plan, qui ambitionne d'investir 50 milliards de dollars sur dix ans au Proche-Orient.

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NETANYAHU FUSTIGE L'IRAN, "RÉGIME LE PLUS ANTISÉMITE AU MONDE"

JERUSALEM - Le régime iranien est "le plus antisémite au monde", a déclaré jeudi Benjamin Netanyahu lors des cérémonies organisées à Jérusalem pour le 75e anniversaire de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz, qui se sont déroulées en présence de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement.

Parmi les invités figuraient notamment le président russe Vladimir Poutine, ses homologues français et allemand Emmanuel Macron et Frank-Walter Steinmeier, ainsi que le vice-président américain Mike Pence et le prince Charles.

"Au coeur de la création de l'Etat d'Israël se trouve le commandement suivant : il n'y aura pas d'autre Holocauste. En tant que Premier ministre d'Israël, c'est mon plus grand engagement", a déclaré Benjamin Netanyahu, avant de s'en prendre à la République islamique, dont les ambitions nucléaires menacent selon lui l'existence même d'Israël.

"Je crains que nous n'ayons pas encore de position unanime et résolue à l'égard du régime le plus antisémite de la planète, (...) qui cherche ouvertement à développer des armes nucléaires et à anéantir le seul et unique Etat juif", a-t-il déploré.

D'après son rapport annuel 2019, l'université de Tel Aviv signale une hausse de 13% des actes antisémites dans le monde par rapport à 2018.

A l'heure où l'antisémitisme et son "cortège d'intolérances et de haines" reviennent, "ma détermination à agir en la matière est totale", a assuré Emmanuel Macron, quelques heures avant la cérémonie, où il a ensuite pris la parole pour dire notamment "plus jamais ça !".

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TAXE NUMÉRIQUE-ACCORD ENTRE PARIS ET WASHINGTON SUR LA BASE DE TRAVAIL À L'OCDE

DAVOS, Suisse - La France et les Etats-Unis se sont mis d'accord jeudi sur les bases du travail qui devra être mené d'ici la fin de l'année à l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) sur la question de la taxe numérique, pomme de discorde entre Paris et Washington depuis six mois.

"C'est une bonne nouvelle parce que cela éloigne les sanctions américaines et cela ouvre la perspective d'une solution internationale pour la taxation digitale", a déclaré le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, lors du Forum économique mondial de Davos.

"Cette base de travail doit nous permettre dès la semaine prochaine de nous mettre techniquement au travail pour regarder les différentes options sur la taxation des activités numériques donc nous avons quelques mois pour trouver cet accord", a-t-il poursuivi devant la presse réunie dans la station suisse.

L'idée d'un impôt sur les "Gafa" (Google, Amazon , Facebook, Apple, entre autres) est source de désaccords entre les Etats-Unis et les pays européens, au premier rang desquels la France qui en se dotant de sa propre taxe en juillet, s'est s'attirée les foudres de Washington.

Furieux contre la taxe française de 3% qui s'applique aux sociétés réalisant un chiffre d'affaires de 750 millions d'euros au niveau mondial et de plus de 25 millions d'euros sur le sol français, les Etats-Unis ont menacé de surtaxer en représailles l'équivalent de 2,4 milliards de dollars de produits français, dont le champagne et le fromage.

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INFORMATION JUDICIAIRE BIENTÔT OUVERTE SUR UNE FÊTE DE CARLOS GHOSN À VERSAILLES

PARIS - Le parquet de Nanterre est sur le point d'ouvrir une information judiciaire visant Carlos Ghosn, mis en cause notamment pour un dîner organisé au château de Versailles en 2016 pour sa femme.

Ce développement devrait intervenir dans les semaines à venir, une fois que les procès-verbaux rédigés jusqu'à présent par les enquêteurs auront été examinés de près, a-t-on déclaré jeudi au parquet.

Cela signifie que les investigations seront menées non plus par le parquet, comme c'était le cas depuis l'ouverture de l'enquête préliminaire, mais par un ou des juges d'instruction.

L'ancien patron de Renault-Nissan est soupçonné d'avoir en connaissance de cause utilisé les ressources du groupe automobile à des fins privées.

Il dément toute malversation et a dit avoir pensé que les lieux lui avaient été gracieusement prêté à titre personnel par le château de Versailles.

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Valeurs citées dans l'article : Apple Inc., Amazon.com, Facebook, Alphabet