L'indice Dow Jones a cédé 31,88 points à 22.841,01 après avoir atteint en séance un nouveau plus haut absolu à 22.884,82 points.

Le S&P-500, plus large, a perdu 4,31 points, soit 0,17%, à 2.550,93 et le Nasdaq Composite 12,04 points (0,18%) à 6.591,51 bien qu'ayant atteint eux aussi de nouveaux sommets en séance, à respectivement 2.555,33 et 6.613,50 points.

Premières grandes banques à publier leurs comptes du troisième trimestre, JPMorgan & Chase et Citigroup ont fini en baisse de respectivement 0,88% et 3,43%.

Les deux établissements, qui avaient pris soin de réduire les anticipations pour leurs résultats du troisième trimestre, ont finalement fait mieux que le consensus mais la baisse de leurs revenus de trading a déçu.

Dans leur sillage, Bank of America et Wells Fargo, qui publient à leur tour vendredi, ont cédé respectivement 1,47% et 0,81%. L'indice S&P-500 des financières a reculé de 0,72%.

"Un assez bon trimestre pour les premiers à publier mais pas la réaction attendue. Le risque est le même qu'au deuxième trimestre, à savoir que les valorisations commandent la perfection", commente Bryan Reilly, analyste chez CIBC Atlantic Trust. "Cela dit, la vigueur de l'économie mondiale s'est encore renforcée et l'affaiblissement du dollar est de très bon augure pour les résultats du troisième trimestre."

Avec la hausse de 14% du S&P-500 à ce stade de l'année, les investisseurs attendent des résultats qu'ils justifient le niveau élevé des valorisations. Or les bénéfices des sociétés du S&P-500 sont prévus globalement en hausse de 4,4% au troisième trimestre selon les calculs de Thomson Reuters, ce qui marquerait un ralentissement après deux trimestres de croissance à deux chiffres.

"On s'est peut-être un peu trop habitués aux très bons résultats des premier et deuxième trimestres et il ne faut pas oublier que l'an dernier l'embellie a commencé au troisième trimestre, si bien que les comparatifs risquent d'être moins favorables cette fois", avertit John Carey, gérant chez Pioneer Investment Management à Boston.

AT&T FAIT CHUTER LES CÂBLO-OPÉRATEURS

La plus forte baisse sectorielle a été pour les télécoms (-3,54%), plombées par AT&T qui a chuté de 6,10% après avoir averti que ses résultats du troisième trimestre seraient impactés par la perte de 90.000 abonnés vidéo et les ouragans aux Etats-Unis de la fin de l'été.

L'hémorragie des abonnés d'AT&T a pesé sur le secteur des médias déjà secoué mercredi par la menace du président Donald Trump d'annuler des licences de chaînes de télévision coupables selon lui de propager des "fake news".

Une note de Guggenheim s'inquiétant de pertes d'abonnés chez Disney et Viacom a aussi affecté les câblo-opérateurs. Disney, plus forte baisse du Dow Jones, a cédé 1,64% et Viacom 2,54%, entraînant Dish Network (-5,07%), Comcast (-3,92%) et dans une moindre mesure Altice USA (-2,75%).

L'indice du secteur des biens de consommation non essentiels a cédé 0,66%.

Six des 11 grands indices sectoriels S&P ont toutefois fini en hausse, avec en tête l'immobilier (+0,69%), les industrielles (+0,52%) et les services aux collectivités (0,50%).

Caterpillar, en hausse de 1,08%, a signé la meilleure performance du Dow Jones devant Microsoft (+0,92%) et United Technologies (+0,91%).

Quelque 6,0 milliards de titres ont changé de mains durant la séance, à comparer à une moyenne de 6,1 milliards sur les 20 derniers jours.

Sur le marché des changes, le dollar s'est stabilisé après quatre séances de pertes dans l'attente des chiffres de l'inflation qui seront publiés vendredi et pourraient relancer les anticipations de hausse de taux en décembre.

L'indice dollar, qui mesure la valeur du billet vert face à six grandes devises, reprenait 0,08% à 93,09 à la clôture de Wall Street et l'euro/dollar retombait de 0,25% à 1,1827 après avoir atteint un plus haut depuis le 25 septembre.

Le sterling s'est distingué à la hausse toutefois en réaction à un article du journal allemand Handelsblatt selon lequel l'Union européenne pourrait accorder au Royaume-Uni une période de transition de deux ans après le Brexit. Un projet de déclaration en vue du Conseil européen de la semaine prochaine, auquel Reuters a pu avoir accès, semble aussi plus favorable envers Londres

Sur le marché obligataire, l'attentisme a aussi été de mise avant la statistique de vendredi et le rendement de l'emprunt à 10 ans a faibli à 2,3248% contre 2,345% mercredi.

Publié jeudi, l'indice des prix producteurs (PPI) a augmenté de 0,4% en septembre pour une hausse de 2,6% sur un an, due pour l'essentiel à la flambée des prix de l'essence après le passage des ouragans, selon le département du Travail.

"Le PPI était un peu meilleur mais cela n'augure pas forcément d'un bon CPI", dit Gennadiy Goldberg, stratège taux chez TD Securities à New York.

L'indice des prix à la consommation (CPI) est prévu à +0,6% sur le mois et +2,3% sur un an, mais seulement à +0,2% et +1,8% si on fait abstraction de l'alimentation et de l'énergie.

(avec Sruthi Shankar à Bangalore)

par Caroline Valetkevitch