À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 3,95% à 5.791,87 points, un plus bas en clôture depuis le 10 décembre. Le Footsie britannique a perdu 3,34% et le Dax allemand a cédé 4,01%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 4,01%, le FTSEurofirst 300 de 3,77% et le Stoxx 600 de 3,79%.

La Bourse de Milan a dévissé de 5,43%, sa plus forte baisse en une séance depuis fin mai 2018, après l'annonce par les médias d'un septième décès attribué au nouveau coronavirus dans la péninsule.

Alors que les nouveaux cas ont baissé en Chine, la multiplication du nombre de personnes contaminées hors de Chine, notamment en Europe, au Moyen-Orient et en Corée du Sud amène les investisseurs à se replier vers les actifs moins risqués.

"L'énorme bond du nombre de cas au cours du week-end dans d'autres pays amène à réévaluer les objectifs de croissance de 2020. Si le virus continue de se propager, nous pourrions avoir rapidement une baisse des bénéfices et des perspectives de croissance pour 2020", a écrit Ryan Detrick, chargé de stratégie chez LPL Financial.

VALEURS

Tous les indices sectoriels ont terminé nettement dans le rouge, perdant entre 1,84% pour l'indice Stoxx de l'immobilier et 5,98% pour les transports et les loisirs.

Easyjet (-16,67%) et Ryanair (-13,79%) ont accusé les plus lourdes pertes du Stoxx 600.

Les compartiments très exposés à la Chine comme l'automobile (-5,52%) sont également sanctionnés.

PSA (-6,97%) a enregistré la deuxième plus forte baisse du CAC 40, derrière STMicroelectronics (-7,03%).

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones perdait 3,15%, le S&P-500, plus large, reculait de 3,06% et le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, de 3,4%.

L'indice de volatilité du CBOE a atteint un plus haut depuis la mi-août.

Parmi les plus fortes baisses du Dow Jones, Apple abandonnait 4,44%. Les ventes de smartphones en Chine ont baissé de plus d'un tiers en janvier, ont montré lundi les chiffres officiels du gouvernement, signe que l'épidémie de coronavirus impacte la demande des consommateurs.

Le secteur technologique lâchait 3,88% et celui des semi-conducteurs 4,16%.

TAUX

Les craintes liées au coronavirus apparu en Chine incitent une partie des investisseurs à se replier sur les emprunts d'Etat, avec pour conséquence une baisse des rendements: celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, a atteint ce lundi un plus bas depuis le 10 octobre, à -0,5%.

Son équivalent américain recule de 10 points de base à 1,3722%, évoluant à un plus bas de plus de trois ans et demi. Le rendement des Treasuries à 10 ans est ainsi inférieur à celui des titres à trois mois (1,5484%), une inversion de la courbe souvent considérée par les investisseurs comme un signe annonciateur de récession.

Contre la tendance, les rendements de la dette italienne grimpent avec la multiplication des cas de contamination au coronavirus en Italie, celui des BTP à 10 ans ayant brièvement dépassé le seuil de 1%, une première en deux semaines.

CHANGES

L'"indice dollar", qui mesure les fluctuations de la monnaie américaine face à un panier de six devises de référence, est quasiment stable. Mais la monnaie américaine cède près de 1% face au yen, qui bénéficie de son statut de valeur refuge.

PÉTROLE

Les cours pétroliers dégringolent d'environ 5%, la propagation rapide du nouveau coronavirus dans plusieurs pays en dehors de la Chine continentale augmentant le risque d'une baisse de la demande mondiale de brut.

Le baril de Brent de la mer du Nord chute de 5,2% sous 56 dollars, un plus bas de six jours, tandis que le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 4,87% à 50,78 dollars le baril.

MÉTAUX

Les cours des métaux industriels de base souffrent des craintes d'une baisse plus marquée que prévu de la demande chinoise: celui du zinc est tombé à un plus bas depuis juin 2016 à 2.049 dollars la tonne et du nickel recule à un plus bas de deux semaines à 5.671 dollars.

A l'inverse, l'or (+1,78%) profite de son statut de valeur refuge pour grimper à un pic de sept ans à 1.688,662 dollars l'once.

(Laetitia Volga, édité par)

par Laetitia Volga