Wall Street, fermée lundi pour le Presidents Day, a profité d'un courant d'achats à bon compte et rattrapé ainsi la hausse enregistrée la veille par les autres grandes places mondiales.

L'indice Dow Jones a pris 222,57 points, soit 1,39%, à 16.196,41 points. Le S&P-500, plus large, a gagné 30,80 points, soit 1,65%, à 1.895,58 points. Le Nasdaq Composite a avancé de 98,44 points (+2,27%) à 4.435,96 points.

"On assiste à des achats à bon compte mais cela ne suffit pas à retourner le sentiment baissier", dit Art Hogan, responsable de la stratégie chez Wunderlich Securities.

Les cours du pétrole, qui étaient orientés fortement à la hausse dans l'attente d'une décision, étaient en net repli après l'accord, annoncé à l'issue d'une réunion impromptue à Doha.

Quatre des principaux pays producteurs mondiaux de pétrole ont annoncé s'être accordés pour geler leur production de brut mais à condition d'être suivis par d'autres grands exportateurs, un point de blocage potentiel majeur avec l'Iran puisque Téhéran entend au contraire augmenter ses extractions.

Le Brent de mer du Nord, qui était passé au-dessus des 35 dollars le baril dans la matinée, évoluait autour de 32,30 dollars à la clôture de Wall Street, en baisse de 3,3%, et le brut léger américain perdait 1,15% à 29,10 dollars.

La chute du pétrole est l'une des raisons qui expliquent les turbulences sur les marchés financiers depuis le début de l'année, avec la panne de la croissance chinoise et les incertitudes sur le calendrier du relèvement des taux d'intérêt américains. Le S&P reste en repli de 7,3% depuis début 2016.

"CORRÉLATION MALSAINE"

"Je trouve que c'est une très bonne nouvelle de voir le marché américain monter un jour où le pétrole baisse", note Jake Dollarhide de Longbow Asset Management. "Il se pourrait que nous sortions enfin de la corrélation malsaine entre les deux, qui a mis toute la planète financière sens dessus dessous.”

L'indice du secteur lié à l'energie a pris 0,8%, tout en sous-performant l'indice S&P-500.

Les valeurs cycliques de consommation et les technologiques ont été les premières à profiter des achats à bon compte.

Le secteur bancaire a également poursuivi son rebond: Goldman Sachs, Morgan Stanley et Bank of America ont pris 2% à 2,7%. De même, Apple a gagné 2,82%, Amazon.com 2,76% et Xerox 2,85%.

Ailleurs, le spécialiste américain des systèmes de sécurité électronique ADT a bondi de 47,53% après l'annonce de l'offre de rachat pour sept milliards de dollars (6,27 milliards d'euros) du fonds de capital-investissement Apollo Global Management, qui prend 5,37% pour sa part.

Groupon, spécialiste des achats groupés sur internet, l'un des plus gros volumes sur le Nasdaq, s'est envolé de 41,18% après l'annonce du rachat de 5,6% de son capital par Alibaba, devenu son quatrième actionnaire. L'action Alibaba a pris 8,87% de son côté.

Restaurant Brands International a pris 5,65% après avoir publié un bénéfice trimestriel meilleur que prévu, grâce aux nouveaux produits de la chaîne de restauration rapide Burger King et de la chaîne de cafés Tim Hortons.

Environ 8,6 milliards de titres ont changé de mains sur les marchés américains, un volume inférieur à la moyenne quotidienne de 9,6 milliards des 20 derniers jours, selon les données de Thomson Reuters.

Sur le marché des changes, le yen a repris du terrain face au dollar après l'annonce de l'accord sur le pétrole, qui a limité l'appétit pour le risque, tout en restant loin de son pic de 15 mois, à 111,99 pour un dollar, atteint la semaine dernière. Le dollar gagnait tout de même 1% à la clôture de Wall Street par rapport à un panier de devises de référence.

Les obligations du Trésor américain, ainsi que l'or, qui a connu sa plus forte hausse hebdomadaire en quatre ans la semaine dernière, ont été délaissés au profit des actifs à risque.

(Avec Tanya Agrawal à Bangalore, Juliette Rouillon pour le service français)

par Lewis Krauskopf